Magazine Culture
Éditeur : Le Cherche-Midi- Date de parution : Mars 2012 - 262 pages et 26 nouvelles qui m'ont laissée un avis mitigé.
L'écriture m'a tout d'abord frappée dans ce recueil! Didier Daeninckx possède une aisance déconcertante à décrire ses personnages, à les placer dans un n'importe quel contexte. Il embarque le lecteur avec lui à Ostende, au Québec, au Danemark ou encore à Nantes, aux Antilles ... et j'en passe. Dépaysement assuré. Et quand d'autres auteurs se confortent dans le politiquement correct, l'auteur lui n'hésite pas à pointer du doigt des dérives politiques et tout personnage cité ne sera pas le fruit d'une étrange coïncidence. Ainsi Berlusconi pour sa romance napolitaine, pour ses blagues sur le sida, sur les gynécologues comme sur les camps de concentration est remercié par l'auteur. Et la nouvelle La bande F.N. révèle au lecteur bien des surprises ! Outre la diversité des lieux, il y a celle des personnages. De monsieur tout-le-monde ou presque au flic désoeuvré, du petit voyou à celui qui ne veut pas de problèmes, leurs histoires sont touchant drôles ou pathétiques. Sous un air de faux dur, Didier Daeninckx s'indigne, se révolte ou nous pousse dans nos retranchement n'hésitant pas à nous fait sauter à pieds joints dans l'Histoire en remontant de quelques décennies.
A travers des textes noirs sans forcément de cadavre au bout du compte, il bouscule le lecteur ou l'interpelle. Alors pourquoi est-ce que je ne crie pas au coup de coeur ? Et bien tout simplement parce que j'ai trouvé que l'ensemble était inégal. Il y a des textes de très grande qualité mais sur les vingt-six nouvelles, certaines m'ont laissée perplexe. Pire, j'ai eu l'impression de pas comprendre le fin mot de l'histoire (même si j'ai relu plusieurs fois certaines des nouvelles).
Ce recueil a obtenu le Goncourt de la nouvelle 2012, je suis donc (encore) à contre-courant. En tout cas une découverte qui ne m'a pas laissée indifférente pour l'écriture de Didier Daneninckx !