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Hugobert et Michelin, de Mehdi Dumondel, par Le Temps Masqué et Les Sans Chapiteau Fixe

Publié le 01 août 2012 par Onarretetout

hugobertetmichelinUne ambiance de bouge enfumé au fond duquel un guitariste (Kevin Carro) déverse des nappes d’accords, un artiste qui nous annonce un tour de chants bizarres où l’on ne prononce pas les mots interdits (comme le mot « corde » dans un théâtre), et un intrus. Un dialogue s’installe où domine le vouvoiement. Une écriture surannée. Et des duels de mots. Ce n’est pas tant l’histoire qui m’a intéressé que sa construction. Le guitariste est un élément du décor sonore et du décor tout simplement. Le seul jeu du texte se joue entre Hugobert et Michelin, amis qui vont en découdre et se découdre devant nous. Qu’on n’y cherche pas d’actualité, il n’y est question que de libertinage, de volupté, d’ivresse. J’allais écrire « de poésie ». Mais encore faudrait-il s’entendre sur ce mot. Il y a les joutes verbales, la recherche de l’image (parfois brute) pour dire les sentiments, la musicalité des textes (qui rencontre la guitare), la construction dramatique et la mise en scène (de Johanna Boyé) qui font se croiser les deux propos : ainsi, le premier personnage, Hugobert, est déjà là quand nous entrons, et le second, Michelin entre quand nous sommes déjà installés ; et c’est Hugobert qui sortira le premier (avant les spectateurs) par la porte que nous allons franchir ensuite et Michelin sortira, lui, par le fond de la scène comme s’il restait, en coulisse, dans l’espace que nous allons quitter. Ce mouvement est celui du texte, bien porté par les deux interprètes, Arnaud Dupont et Laurent Labruyère. La fumée se dissipe, la nuit va venir.

J'ai vu ce spectacle dans le Festival Off d'Avignon 2012


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