Pour François Fillon, une chose est certaine : « Capri, c’est fini »… Non point comme dans la chanson d’Hervé Villar qu’il n’ira plus jamais « où tu m’as dit je t’aime » car ce n’est pas sa dulcinée qui vient d’en décider mais un banal accident de scooter qui lui vaut de s’être fracturé la cheville (Le Monde 30 juil. 2012). François Fillon a beau savoir piloter des bolides à quatre roues sur le circuit des 24 heures du Mans, il ne doit pas être aussi habile sur un deux roues puisqu’il en a perdu le contrôle. Il aurait glissé sur la chaussée en freinant - peut-être aura-t-il confondu frein avant et arrière ? ce qui ne pardonne pas - et c’est le scooter qui lui a écrasé le pied en tombant… Il aurait dû demander au « motodidacte » - Christian Estrosi ancien champion de France motocycliste ainsi surnommé car il n’a pas poursuivi d’études pour sacrifier à sa passion - de lui donner quelques leçons particulières…
A 58 ans, est-ce bien raisonnable de se lancer sur les routes en scooter quand on n’en a pas l’habitude ? Plus habitué à être véhiculé dans une voiture de fonction conduite par un chauffeur. D’autant que l’article nous apprend « qu’il passait le week-end chez Luca di Montezemolo, président de Ferrari ». Le même qui, lors d’un autre séjour en Italie, lui avait prêté une voiture de la marque prestigieuse, ce que nous apprîmes lorsque les chiens de garde de l’UMP se déchaînaient au début mai 2011 contre la Porsche prêtée à Dominique Strauss-Kahn… Quasi au même âge, François Hollande est habitué à circuler en scooter et qui plus est à Paris où c’est autrement dangereux.
Toujours est-il que l’ancien premier ministre fut transporté à Rome - à la clinique Villa Stuart, établissement de réputation internationale - pour y être opéré. Le porte-parole de l’établissement qualifiant l’intervention chirurgicale de « très complexe (…) c’était une mauvaise fracture mais l’opération est un succès ».
François Fillon qui devrait quitter la clinique mardi matin et être rapatrié prochainement en France devra « marcher avec des béquilles pendant une période encore indéterminée ». C’est évident : la moindre fêlure, juste immobilisée dans un plâtre - une résine plâtrée aujourd’hui, drôlement moins lourde - nécessite un mois de consolidation avant d’autoriser l’appui. Pour les fractures compliquées ce sont les examens radiologiques successifs qui décident du moment où l’appui progressif peut avoir lieu.
Jean-François Copé - son rival pour la présidence de l’UMP - lui aurait laissé un message sur son téléphone portable pour lui souhaiter un « prompt rétablissement »… Cela se fait quand bien même subodorais-je que ce n’est pas du fond du cœur.
Mais que Copé se méfie : peut-être n’en avez-vous pas souvenance mais c’est précisément d’un grand hôpital parisien où il avait été hospitalisé à la suite d’un accident de la route survenu en Corrèze que Jacques Chirac lança - contre la politique européenne de Valéry Giscard d’Estaing à laquelle le RPR et son président s’opposaient - le fameux « appel de Cochin ». Communiqué le 6 décembre 1978...
L’un comme l’autre furent défaits par François Mitterrand à l’élection présidentielle de 1981. Dans la lutte entre Copé et Fillon pour la prise du pouvoir à l’UMP serait-ce la porte ouverte à un « troisième homme » ?