De nombreux malentendants britanniques auront bientôt la possibilité de pouvoir utiliser sur leur téléphone un système de conversion en temps réel de la parole en texte visuel. Une innovation permise par le crowdsourcing.
Bien comprendre ou se faire comprendre, ceci pourrait ne plus être un problème pour les personnes souffrant de déficience auditive. Pour elles, la retranscription écrite d'une conversation, déjà éprouvée par quelques logiciels bureautiques, constituera bientôt un réel progrès dans leur quotidien. L'innovation ne réside donc dans le logiciel, mais bien plus dans son développement.
Une longue mise au point
SCRIBE, la dénomination complète du logiciel sur téléphone, repose sur un fonctionnement complexe qui mélange à la fois technologie et processus humain. Ainsi, dans un premier temps une conversation est envoyée via un serveur Flash Media vers plusieurs «analystes» différents. Les différentes interprétations sont ensuite recensées et fusionnées par le serveur. Elles sont enfin corrigées par un groupe d'individu, puis renvoyées sous forme textuelle sur le téléphone de l'utilisateur. Un long processus qui consacre le facteur humain comme principal acteur de la conception du logiciel. L'équipe de Walter S. Lasecki et Christopher D. Miller, de la Rochester Human Computer Interaction, s'est inspirée du principe de l'outsourcing, comprenez l'externalisation de services, pour arriver à leurs fins.
L'utilité du crowdsourcing
Les individus, recrutés pour le décryptage et l'analyse, ne sont pas des scientifiques mais des individus étrangers au laboratoire de recherche. La pertinence de cette externalisation réside alors dans la variété de personnes qui peuvent fournir en simultanée plusieurs solutions pour un mot ou une phrase données. La diversité est ici importante dans la mesure où elle s'exprime par de multiples profils d'individus, avec une perception auditive toujours différente. Mais cette pertinence du crowdsourcing se trouve également dans le nombre d'individus employés pour répondre aux multiples tâches. L'impact économique que peuvent avoir de telles recherches auprès des laboratoires est évidemment conséquent, et la rémunération de ces individus, moins importante que celle de professionnels, est une réponse adéquate.