(photo août 1993, collection privée Michel Frontère©)
Vieille cité lacustre, par les eaux dépassée,
Tu rêves à ta gloire au temps des battle-dress¹,
Et d’un birman désastre en vain tu te redresses ;
Tu vis en quatre siècles trente-trois rois passer.
Ancienne capitale fière de ton passé,
Les gardiens de tes temples, où des stupas se dressent,
Devront associer² au cœur³ beaucoup d’adresse
Pour extraire des ruines armes et trépassés.
Bouddhas drapés de blanc, Bouddhas décapités,
Offerts à ton regard, voyageur dépité!
Reflétés dans l’étang parmi les nénuphars ;
Á l’ombre des banians dans l’enceinte inondée
Sous l’outrage du temps, décatie et sans fard
Ayutthaya se meurt sous de rudes ondées.
Michel Frontère© (Juillet 2012)
Notes
¹ tenue de combat
² diérèse, lire "associ_er"
³ au sens (vieilli) de courage
Post-scriptum : je signale l'excellent article paru dans Le Monde, édition du 23 novembre 2011, Ayutthaya merveille en péril sous la signature de Bruno Philip, correspondant permanent du quotidien en Thaïlande, c'est lui qui m'a inspiré ce poème