Present, H.P. Garcia Gallery – report (New York, USA)

Ce fut donc une première expérience d’exposition à NY. Se retrouver dans cette ville est bien sûr la réalisation d’un fantasme pour un européen comme moi. Paris et NY reste profondément liés, les traces françaises y sont nombreuses, mots dans la rue, magasins de luxe, formules et prononciations un peu partout. Au-delà de ce cliché, quelques impressions.

La galerie HP Garcia est grande s’étendant sur un étage entier, les salles spacieuses. Le propriétaire des lieux est charmant, il joue son rôle à la perfection avec les artistes et les collectionneurs. Il ne dit rien d’important, rassure tout le monde et sourit. Il ressemble étrangement à l’idée qu’on se fait d’un galiériste new-yorkais.

Beaucoup de monde au vernissage, faune classique du milieu de l’art mais je remarque que les gens restent plus longtemps qu’à Paris devant les oeuvres, il n’y a aucune réticence par rapport à une installation numérique (en tout cas pas envers celle que j’ai présenté) mais plutôt une compréhension forte et profonde. Ils savent ce qu’est le flux, ils le vivent quotidiennement. Le monde de l’art ne s’exclue pas du monde. Il peut en parler, y faire référence. La question économique est naturellement intégrée, aucune opposition entre celle-ci et la perception de la proposition artistique, c’est un paramètre à prendre en compte activement.

Et encore un sentiment de vitesse, dans la rue, le flux des passants, les bruits, la fumée débouchant les trottoirs, dans la manière de travailler aussi, tout se fait au dernier moment mais dans le calme, sans aucune précipitation, les moyens sont là. Un ordinateur à acheter. Un mur à peindre. Un projecteur à installer. Les actes se succèdent naturellement, comme dans la rue, le flux, rien de plus. Les discussions avec les journalistes et les curators sont aisées, ils comprennent vite, je n’ai pas à expliquer, à introduire le projet, simplement à échanger des visions. Bien sûr tout cela est volatile, l’intérêt peut vite s’effondrer, le sol est instable, car une nouveauté artistique en chasse l’autre. Mais l’attrait est là de façon évidente.