Le volatile remue faiblement l’aile gauche. Douleur. L’œil tourné vers le ciel, il tente de se repérer, mais son cou est bloqué : impossible de tourner la tête. D’ailleurs le corps ne répond plus ; la flaque de sang se fige lentement. Le ventre largement ouvert, l’oiseau sent ses tripes couler largement sur le bitume.
L’employé municipal, d’un coup de balai municipal, envoie valser l’affreux pigeon agonisant, qui finit sa course (et son destin) dans un sac poubelle. Un puissant jet d’eau achève de nettoyer les lieux du drame. En arrière plan, un chien se lèche les dents.
Fondée en 2009, la Brigade de Répression des Pigeons (BRP) est née de la volonté de la Municipalité de mettre un terme à l’inquiétante prolifération des pigeons dans les rues de notre ville. Ces horribles volatiles, qui voyagent souvent en escadron, sont en effet devenus un véritable fléau pour la population. Projections d’étrons, dissémination de germes et de maladies (voir notre précédente enquête ici), attroupements inquiétants sur la voie publique, vols planés frôlant intentionnellement le visage des piétons…
La Municipalité a voulu frapper un grand coup en mettant en place une BRP équipée de chiens féroces, spécialement dressés pour attraper et déchiqueter les répugnants oiseaux. Trois ans après la création de la BRP, les résultats sont plutôt encourageants : 19 500 pigeons exécutés (sur une population estimée à 4 millions dans notre commune). La Municipalité prévoit de décupler les effectifs canins mobilisés, afin de pouvoir aligner, dès la fin de l’année, une brigade permanente de 12 000 chiens.
Elle réfléchit également à d’autres solutions, afin de valoriser les déjections de ce nuisible. Elle envisage en effet de collecter la fiente de pigeon et la transformer en compost pour les espaces verts de la ville. Une belle initiative visant à rapprocher encore davantage la population municipale de nos amis les pigeons.