Lucane cerf-volant

Quand je pars en safari-photos, j’ai un but secret, pouvoir immortaliser une mante religieuse ou bien un lucane cerf-volant. Pour la première, ma région ne paraît pas favorable à la rencontre, pour le second, si maintes fois j’ai trouvé au sol dans des chemins sablonneux des corps en décomposition, jamais je n’avais réussi à trouver vivant le mâle si impressionnant. J’avais déjà croisé une femelle, mais lui ce titan respectable, échappait sans cesse à mes recherches. Et puis enfin, j’en ai trouvé un. Oh ! Il n’était pas très vaillant, je suis même certainement le dernier à l’avoir vu vivant et je suis prêt à tout dire à la police s’il y a enquête. En tout cas j’ai les photos.

Le grand mâle du Lucane cerf-volant, dont la taille peut atteindre 4 à 7cm, est très reconnaissable car sa tête s’orne d’un remarquable développement maxillaire supérieur évoquant la ramure d’un cerf. La femelle, elle, ne possède pas ces mandibules extraordinaires et ne mesure que 3 ou 4cm. 

Autrefois abondant dans les forêts de feuillus, surtout les chênaies, est aujourd’hui rare du fait de l’absence de plantations anciennes, il s’agit donc d’une espèce menacée en raison de la réduction de son habitat. Espèce protégée.

Il lèche la sève qui s’écoule des arbres. Pour se créer une réserve de nourriture, la femelle gratte l’écorce des arbres à l’aide de ses puissantes pièces buccales, ce qui attire les mâles qui tentent alors de s’attraper l’un l’autre avec leurs mandibules et de se jeter à bas de l’arbre. Le vainqueur s’accouple avec la femelle qui pond ses œufs un à un, dans du bois pourri.

La larve, jaune pâle et aveugle, se nourrit en creusant des galeries dans le bois. Son développement dure 5 à 8 ans et elle atteint une longueur de 11cm. Elle quitte alors le bois et s’enterre au sol pour s’y nymphoser. Le coléoptère éclôt à l’automne mais passe encore l’hiver sous terre et ne sort à l’air libre qu’au mois de juin suivant. Le lucane cerf-volant, est le plus gros coléoptère d’Europe. 

Le mâle et la femelle :