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Chuck Dixon et Doug Moench – Batman, Knightfall

Par Yvantilleuil

La lente descente aux enfers de Batman !

Chuck Dixon et Doug Moench - Batman, KnightfallSuite au succès commercial de La mort de Superman (dont le scénario est totalement creux et tient en une ligne), DC décide de mettre à mal le héros de Gotham City en le confrontant également à ses propres limites. C’est ainsi que naît « Batman – Knightfall », une imposante saga, publiée entre 1993 et 1995, qui inspira Christopher Nolan pour son long métrage The Dark Knight Rises.

Profitant de la sortie du troisième volet de la trilogie de Nolan, Urban Comics décide donc de publier cette saga écrite par Chuck Dixon et Doug Moench et dessinée par Jim Aparo, Graham Nolan, Norm Breyfogle et Jim Balent. Le premier tome de cette série prévue en cinq volumes reprend les épisodes Batman #489 à #497 et Detective Comics #659 à #663.

Les premiers épisodes font office de prologue et permettent de découvrir un Batman affaibli, tant mentalement que physiquement. Le protecteur de Gotham est au bout du rouleau, sous traitement auprès du Dr Shondra Kinsolving et se faisant même remplacer par Jean-Paul, alias Azrael, pour arpenter les rues de la ville en costume de chauve-souris. Si ces premiers numéros montrent un Bruce Wayne déprimé, proche du “burnout”, ils mettent également en scène l’homme qui parviendra à briser le Dark Knight et qui est magistralement interprété par Tom Hardy au cinéma : Bane ! Si cet ennemi de Batman vous est inconnu, il est fortement conseillé de d’abord lire La revanche de Bane, publié au sein de la collection DC Nemesis d’Urban Comics et revenant sur les origines du célèbre vilain.

Cette mise en bouche est immédiatement suivie de l’arc Knight Fall, mettant à exécution le plan machiavélique de Bane. Ce dernier va libérer tous les criminels de l’asile d’Arkham afin de détruire physiquement et mentalement le Chevalier Noir, avant de lui apporter le coup fatal. Si le dénouement ne réserve que peu de surprises, surtout si l’on jette d’abord un œil à la couverture de l’album, cette lente descente aux enfers de Batman s’avère parfaitement maîtrisée, avec un adversaire intelligent et redoutable qui l’observe dans l’ombre alors qu’il affronte un à un tous ses pires ennemis. La police est totalement débordée et la folie s’empare de Gotham lorsque les pires méchants de l’univers de Batman, tels que le Joker, le Ventriloque, Zsasz, Amygdale, l’Épouvantail, le Sphynx et Poison Ivy se retrouvent en liberté et armés jusqu’au dents. Batman est à bout de force, doit faire appel à ses dernières forces pour contrer toutes ces menaces et perd progressivement pied au fil des pages. Le fait de voir Batman affronter ses pires ennemis permet également de mettre en avant l’intelligence de cet adversaire qui élabore une stratégie à long terme alors que les autres vilains n’obéissent souvent qu’à leurs pulsions primaires.

Visuellement, ces épisodes ont un côté « old school » qui contraste certes avec la modernité des images du film de Nolan, mais cela colle parfaitement à l’ambiance sombre et pessimiste du récit.

Bref, un très bon premier tome, où Batman trouve enfin un adversaire à se mesure, comme en témoigne cette couverture et la dernière phrase de l’labum :


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