Air France-KLM, en pleine restructuration, a confirmé lundi attendre une amélioration de ses résultats au second semestre après avoir divisé par deux sa perte d’exploitation au printemps grâce à son activité passagers.
Si comme prévu, le groupe franco-néerlandais a creusé sa perte nette au deuxième trimestre (895 millions d’euros contre 197 millions), sa perte d’exploitation s’élève à 66 millions contre 145 millions au deuxième trimestre de 2011, a-t-il annoncé dans un communiqué.
Ces résultats ont été salué à la Bourse de Paris où le titre s’envolait de 12,84% à 4,39 euros à la mi journée dans un marché en hausse de 0,75%.
« Le point positif du trimestre écoulé est que l’activité majeure (le passage) a bien résisté et n’a pas été, à ce stade, affecté par le ralentissement économique mondial et plus spécialement, par le ralentissement en Europe et en France », a commenté le directeur financier, Philippe Calavia.
Il a souligné que le trafic passager a été « plutôt positif » au deuxième trimestre, +2,4% (soit 55,8 millions) « pour des capacités qui ont très peu progressé ». Des tendances que l’on retrouve sur l’ensemble du semestre, avec un trafic passager en hausse de 3,9%, a-t-il relevé.« Par contraste, le transport de marchandises (cargo) est confronté aux conséquences du ralentissement du commerce économique mondial », a-t-il dit. « On a eu beau baisser les capacités de manière forte, le trafic a baissé sur le trimestre (-6,9%) comme sur le semestre (-6,4%) », a-t-il ajouté.
« Il y a urgence à définir une politique commerciale coordonnée pour le cargo: Air France, KLM et Martinair », a estimé pour sa part le président du groupe Jean-Cyril Spinetta.
S’agissant du creusement de la perte nette, elle s’explique pour partie à une provision de restructuration de 368 millions d’euros, « dont l’essentiel est destiné à financer le plan de départs volontaires de la compagnie Air France », a expliqué M. Calavia.
Air France-KLM a initié en janvier un plan de restructuration (Transform 2015) pour réduire de deux milliards la dette du groupe et économiser deux milliards à l’horizon 2015.
Pour y parvenir, le groupe entend améliorer sa productivité. Air France supprimera en outre 5.122 postes d’ici fin 2013 (10% de ses effectifs).
Philippe Calavia a prévenu que d’autres provisions pourraient être passées à l’avenir mais il assure que « la très grande majorité des provisions a été passée au 30 juin ».
- Restructuration -
Les comptes du deuxième trimestre ont également été plombés par « une variation négative des dérivés de 372 millions d’euros », sorte de provision pour des pertes potentielles liées à la couverture carburant.
Pour autant, la dette nette a diminué. « Nous avons commencé l’exercice avec une dette de 6,515 milliards, elle a baissé de 280 millions sur le semestre », a précisé M. Calavia.
« Nous pensons réduire cette dette nette au lieu de la stabiliser à la fin de l’année », a renchéri M. Spinetta.
Le président a en outre indiqué que les réservations restaient « bien orientées pour juillet et août », de bon augure pour l’avenir même s’il a souligné les nombreuses incertitudes macroéconomiques.
« Les perspectives mondiales rendent difficiles nos prévisions. Il y a une hésitation de la croissance américaine et européenne à laquelle il faut ajouter les incertitudes de la valeur du prix du pétrole et la volatilité des monnaies les unes par rapport aux autres », a-t-il commenté.
Il estime néanmoins que le second semestre « devrait enregistrer les premiers impacts » positifs du plan de restructuration.
Philippe Calavia a affirmé que le groupe n’avait pas d’autre choix que la restructuration.
« Les mesures que nous proposons sont des mesures qui sont destinées à assurer la survie de l’entreprise, son rebond et sa croissance. Ce ne sont pas des mesures destinées à faire plaisir aux actionnaires », a-t-il conclu.
Interrogé sur le traitement du sureffectif chez les hôtesses et stewards après que le rejet d’un accord de refonte de l’organisation de leur travail, le PDG d’Air France, Alexandre de Juniac a assuré que la « question (des départs contraints) n’est pas du tout à l’ordre du jour ».
Il a néanmoins concédé que « la question n’était « pas tranchée, ni dans un sens ni dans l’autre ».
source : AFP