30 juillet Raton laveur Lyon, gare de la Part Dieu. Putain j'étouffe là-dedans, où est la sortie ? Des kilomètres de tunnel carrelé, des milliers de fourmis voyageuses chargées de valises multiformes se croisent s'entrechoquent, s'invectivent et repartent, tête basse, un objectif en tête : comment aller plus vite ? Des boutiques remplies d'inutile pour combler un vide existentiel. Agacé fermement, Ugo viole une issue de secours et se retrouve à l'air libre au son de la sirène. Libre si on veut, l'atmosphère est grise et quadrillée de blocs de bétons et de verre anonymes et peinturlurés de partout de publicités criardes vantant n'importe quoi, des bagnoles des assurances de l'ail des cachets des voyages une inhumation un raton laveur des bonbons des régimes de l'armée de l'alcool une messe, tiens un autre raton laveur... Du moment que pose sur le papier englué à la colle à poisson, une femme nue qui se vend comme la marchandise... Le ballet des bagnoles a remplacé celui des piétons, et, miracle, une cour avec un bar et un platane. Trois grammes de finesse dans un monde de brutes. Dessous, une terrasse. Ugo bondit dans cette direction au mépris des pare-chocs comme si on allait lui voler sa place, sur la table, là à l'ombre de l'arbre géant et tordu. Il commande une Marie Brizard, une évasion, ça se fête, méprisant la collision probable de l'alcool et des neuroleptiques. La glace pilée joue de la musique dans le liquide blanchâtre et anisé, qui a pour principal mérite de ne pas arracher la gueule malgré les degrés. Ugo remet ça, balance trois cacahuètes aux piafs jaillissant de l'arbre. A suivre... demain !
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