L'équipe a examiné comment le sommeil peut affecter des tâches complexes de recherche visuelle, communes à des activités sensibles pour la sécurité, comme par exemple, le contrôle du trafic aérien, le contrôle des bagages ou encore les opérations de surveillance des centrales électriques, explique le Pr Jeanne F. Duffy, neurologue au BWH et auteur principal de l'étude. Ces types de tâches impliquent des processus répétés, un encodage et une récupération rapides de l'information visuelle, une prise de décision quasi-immédiate à partir de l'information perçue.
Les chercheurs ont recueilli et analysé les données de tâches de contrôle visuel auprès de 12 participants sur une étude d'un mois. Dans la première semaine, tous les participants ont dormi 10 à 12 heures par nuit afin de bien se reposer. Durant les 3 semaines suivantes, les participants n'ont pu dormir que 5 à 6 heures par nuit, et se voyaient imposer un décalage horaire pour leurs heures de sommeil. Les participants ont effectué des tâches de recherche visuelle et les chercheurs ont enregistré leur rapidité d'exécution.
L'étude constate que plus les participants manquent de sommeil, plus lente est leur vitesse d'exécution des tests. Même lorsque le sommeil est décalé par rapport au cycle circadien, la vitesse d'exécution est réduite. Plus la durée de manque de sommeil régulier est prolongée ou décalée, plus les participants sont lents dans l'accomplissement des tâches de recherche visuelle. Et même si la perception du participant sur ses capacités ne se détériore pas au fil du temps.
Des informations précieuses pour les salariés de nuit, et leurs employeurs, qui devront donc tenir compte d'une vitesse d'exécution moindre pour le travail de nuit.
Source : Journal of Vision July 26, 2012 12(7): 14; doi:10.1167/12.7.14 “The effects of circadian phase, time awake, and imposed sleep restriction on performing complex visual tasks: Evidence from comparative visual search”