Un prequel pour Shining

Si on vous demande de citer un des chefs-d'oeuvre du cinéma fantastique, un des premiers films qui vous viendra à l'esprit sera incontestablement "Shining", réalisé par Stanley Kubrick.

Plus de vingt ans après sa sortie en salle, le film n'a pas pris une ride : le climat y est toujours aussi perturbant, agissant sur nos nerfs avec une efficacité redoutable, quasi insoutenable. C'est en 1980 que Kubrick décida de se lancer dans l'adaptation cinématographique du roman à succès de Stephen King, dans l'idée d'en faire "le film le plus effrayant de tous les temps". On y retrouve plusieurs des thèmes fétiches du réalisateur, comme le dédoublement de personnalité : nous autres, spectateurs, devenons témoins de la dégradation mentale du personnage principal...Les plans dans les couloirs de l'hôtel restent aussi des scènes mythiques.
L'histoire se déroule dans un hôtel isolé dans les Montagnes Rocheuses. L'hiver approche, synonyme d'isolement, les routes devenant impraticables pendant de longs mois. Le gardien Jack Torrance s'y installe avec sa famille, cette réclusion lui semblant propice à l'écriture d'un nouveau livre. Jack est prévenu par le gérant de l'hôtel de ce fait divers horrible survenu quelques années plus tôt : le gardien de l'hôtel, devenu fou, avait massacré à l'aide d'une hache toute sa famille. Les semaines passent. Jack s'attelle à l'écriture de son roman mais des hallucinations commencent à le hanter...
Le tournage du film avait pris de très longs mois. Ceux qui ont eu vent du perfectionnisme de Kubrick ne seront pas étonnés d'apprendre que chaque scène a été tournée un nombre incroyable de fois (une scène notamment a été tournée 84 fois, du jamais vu...). Les acteurs étaient alors épuisés de tourner encore et encore la même scène mais le résultat est là, indéniable : Jack Nicholson n'a jamais livré une interprétation aussi magistrale et le film est brillant.

Et voilà que La Warner annonce vouloir réaliser un prequel, avec aux commandes la scénariste qui a écrit pour Martin Scorsese "Shutter Island". Un pari risqué...On souhaite bon courage au réalisateur qui aura l'impudence de vouloir faire mieux que Kubrick...