Syrie : la pente savonneuse…

(Source : 20 min)

Les combats ont repris dimanche à Alep, deuxième ville de Syrie, selon des militants. Les rebelles retranchés dans plusieurs quartiers résistent à une offensive de l’armée syrienne.

«De violents affrontements avaient lieu dimanche matin, notamment dans les quartiers de Bab al-Jadid, Zahraa et Arkouba», a indiqué l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). L’ONG a précisé que «des explosions ont été entendues alors que l’aviation survolait la ville».

Les combats avaient marqué une pause samedi après-midi à Alep après l’assaut lancé à l’aube par l’armée. Cette dernière a bombardé et mitraillé par hélicoptères des quartiers rebelles de la métropole de 2,5 millions d’habitants, qui constitue un enjeu crucial pour les deux parties.

Ce front a été ouvert le 20 juillet. L’assaut a été donné après l’arrivée des renforts militaires dans la ville.

Par ailleurs, au moins quatre personnes ont été tuées dimanche à travers le pays, selon l’OSDH. La veille, les violences ont fait 168 morts – 94 civils, 33 rebelles et 41 soldats – selon cette organisation basée en Grande-Bretagne.

Combats près de la frontière turque : des accrochages entre l’armée syrienne et des combattants rebelles ont eu lieu dimanche dans plusieurs secteurs de la province d’Idleb, près de la frontière turque, rapporte l’agence officielle Sana.

Les forces de sécurité ont poursuivi des groupes terroristes armés dans les villages et fermes de Bline, Bilone et Kafrouma, dans la province d’Idleb (nord-ouest), «leur infligeant de grosses pertes», a indiqué l’agence.

Elle a ajouté que «des voitures équipées de mitrailleuses ainsi que des armes ont été saisies». Les forces du régime se sont accrochées en outre avec des terroristes dans les fermes entourant Idleb et le village de Qourine, leur infligeant également de «grandes pertes», selon Sana.

Par ailleurs, les gardes-frontières syriens ont déjoué une tentative d’infiltration de «groupes terroristes armés» dans la province d’Idleb depuis la Turquie.

«Les gardes-frontières ont pu tuer un grand nombre de terroristes qui tentaient de s’infiltrer dans le secteur de Aïn Bayda près de la ville de Jisr al-Choughour, alors que d’autres terroristes ont fui vers le territoire turc», a indiqué Sana.

Le chef de l’opposition veut faire juger Assad : Le chef de l’opposition syrienne en exil a demandé aux pays «amis» d’armer les rebelles. Il a souligné que le président Bachar al-Assad devrait être jugé pour «des massacres» de Syriens tandis que l’armée régulière donnait samedi l’assaut à Alep, deuxième ville de Syrie.

«Nous attendons des frères et amis un soutien à l’Armée syrienne de libération (ASL). Un soutien qualitatif car les rebelles combattent avec de veilles armes», a déclaré Abdel Basset Sayda, président du Conseil national syrien (CNS), principal groupe de l’opposition, lors d’une conférence de presse à Abou Dhabi.

Il a déclaré qu’il rendait les pays «frères et les amis responsables» des massacres redoutés. Selon lui, la rébellion a besoin de soutien pour opérer «un changement significatif» dans la révolte, déclenchée en mars 2011, et pour «permettre au peuple syrien d’assurer son autodéfense face à la machine de mort» du régime.

L’opposition nécessite au moins 145 millions de dollars par mois pour assurer les besoins de base alors qu’elle n’a reçu que 15 millions de dollars ces derniers mois, a ajouté le chef du CNS. Il a remercié l’Arabie saoudite pour avoir réuni 72 millions de dollars lors d’une campagne de cinq jours pour la collecte d’une aide au peuple syrien.

Pas d’amnistie : M. Sayda a en outre exclu un règlement similaire à celui qui a été mis en oeuvre au Yémen. Une amnistie avait été accordée au président yéménite Ali Abdallah Saleh après son départ du pouvoir au terme d’un an de soulèvement populaire. «L’exemple yéménite ne peut pas s’appliquer à la Syrie», a-t-il dit. «Des massacres sont commis. Nous croyons que Bachar al-Assad devrait être jugé. C’est un criminel et il ne devrait pas se voir accorder un refuge».

Gouvernement de transition : Le chef du CNS a par ailleurs annoncé qu’il irait rencontrer les groupes rebelles sur le terrain. Il veut discuter avec eux d’un gouvernement de transition dirigé par une personnalité engagée dans le soulèvement dès son déclenchement. Interrogé sur la coordination avec le général Manaf Tlass -le plus haut gradé de l’armée syrienne ayant fait défection et proche du président Bachar al-Assad- M. Sayda a indiqué que la coordination devrait avoir lieu en premier lieu avec les groupes sur le terrain. Parmi eux, l’Armée syrienne libre (ASL) formée de déserteurs et de civils armés.