Le manque d'exercice ne serait, tout d'un coup, plus trop responsable de l'épidémie d'obésité dans nos pays occidentaux. Ces résultats, publiés par une équipe d'anthropologues newyorkais (Yale, Cambridge), dans l'édition du 25 juillet de la revue PLoS ONE ont vraiment de quoi surprendre. Ils suggèrent que la vie occidentale implique la même dépense énergétique qu'une vie de chasse dans la brousse africaine. Une conclusion surprenante qui ne remet néanmoins pas en cause les bienfaits de la pratique régulière, dans nos pays occidentaux, d'un exercice physique.
Cette recherche collaborative d'anthropologues du Hunter College (New York), de l'Université d'Arizona, de washington, de la Yale, de Cambridge et de l'Université de Dar es Salaam (Tanzanie) constate, après ajustement pour la taille et le poids que la dépense énergétique totale était sensiblement la même entre les membres de la tribu Hadza du nord de la Tanzanie et des habitants de pays développés. Pourtant les membres de la tribu africaine sont beaucoup plus actifs et marchent, à titre d'exemple, plus de 11 km par jour. Pourtant, leur apport calorique est moindre et leur régime alimentaire est plus sain que dans les pays développés.
Les résultats suggèrent ainsi que c'est plutôt l'apport élevé en graisses du régime alimentaire occidental plutôt que le manque d'exercice, qui serait responsable de la hausse des taux d'obésité. Cependant, on ne peut conclure ici sur l'absence de bénéfices de la pratique d'un exercice physique qui a déjà montré de très nombreux effets positifs sur la santé comme la réduction du risque cardiaque et de cancer. Faire de l'exercice et suivre un régime alimentaire équilibré restent la base de tout programme de contrôle ou de perte de poids.
La recherche porte sur les dépenses d'énergie, mesurée en kcal par jour, plus que sur l'apport énergétique, et cela à travers l'évaluation de la composition corporelle et des niveaux d'activité physique des membres de la tribu Hadza, des chasseurs-cueilleurs traditionnels vivant dans le nord de la Tanzanie, passant leur temps à marcher sur de longues distances à pied pour se nourrir de plantes sauvages et de gibier, en utilisant des outils traditionnels tels que des arcs et de petites haches. Les chercheurs ont comparé les dépenses énergétiques des adultes Hadza avec des données de populations occidentales (près de 5.000 sujets). L'étude devait au départ démontrer que ces chasseurs de la brousse consomment plus d'énergie que leurs homologues occidentaux.
L'étude constate que,
· les « Hadza » sont très maigres, avec des pourcentages de graisse dans le corps à l'extrémité inférieure de la fourchette standard des populations occidentales,
· les niveaux d'activité physique sont plus élevé chez les tribus Hadza que chez les Occidentaux,
· la dépense énergétique totale chez les adultes Hadza, est similaire à celle constatée dans les populations occidentales.
Des dépenses d'énergie quotidiennes identique ? Les chercheurs font ainsi remarquer que, malgré des niveaux élevés d'activité physique, les dépenses totales d'énergie quotidiennes des « Hadza » sont identiques à celles des Occidentaux. Ce, qui remet en question l'idée que nos modes de vie occidentaux entraînent des dépenses d'énergie moindre et que c'est la raison principale de l'obésité dans les pays développés. Selon les auteurs, les taux d'obésité entre nos différentes populations seraient plutôt le résultat de ce que nous mangeons. L'étude présente un intérêt anthropologique certain, mais, évidemment, ne remet pas en cause l'importance, pour la santé mais aussi le bien-être de la pratique régulière d'une activité physique.
Source: PLoS One Published online July 25 2012 7(7): e40503. doi:10.1371/journal.pone.0040503 Hunter-Gatherer Energetics and Human Obesity. (Visuel © heywoody - Fotolia.com)
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Obésité de l'enfant (1/6)Troubles du comportement alimentaire