Communiqué de l'ASPAS
En juin dernier, suite à la publication d’une nouvelle réglementation encore plus permissive en matière d’élimination de nos loups, l’Association pour la Protection des Animaux Sauvages (ASPAS) déposait une plainte contre l’État français auprès de la Commission Européenne. Les arrêtés autorisant des tirs de loups se multipliant, elle en appelle aujourd’hui au comité permanent de la Convention de Berne. Une fois de plus, l’État français se considère au dessus des lois : il autorise délibérément le tir d’une espèce strictement protégée au niveau européen, par la Directive Habitat et la Convention de Berne. Ces textes s’imposent au droit national et requièrent, pour passer outre cette protection, la mise en place d’un protocole à respecter et de solutions de prévention (chiens de protection, gardiennage, clôture…).
Or, nos divers gouvernements ont sciemment négligé les préconisations prévues par ces textes en assouplissant encore les conditions d’autorisation des tirs de défense. Chiffre révélateur de cette accélération, 64 autorisations de tirs de défense ont ainsi déjà été délivrées en trois mois sur l’arc alpin !
Après avoir déposé plainte auprès de la Commission Européenne, l’ASPAS saisit à présent le Comité permanent de la Convention de Berne, organe chargé de faire appliquer la réglementation en faveur de la conservation de la vie sauvage et du milieu naturel de l’Europe.
Combinées simultanément, les solutions de protection des troupeaux existantes s’avèrent pourtant efficaces et permettent aujourd’hui d’envisager une cohabitation intelligente entre loups et éleveurs. La montagne et ses richesses naturelles n’appartiennent pas seulement aux éleveurs, mais à tous les citoyens, y compris ceux des générations futures.
Le manquement de la France à ses engagements communautaires et son comportement irresponsable face au « dossier loup » révèlent, encore une fois le désintérêt de notre pays envers la Nature et la biodiversité.