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Auteur : Lois LowryCycle : The Giver, book 1
Édition : Bantam BooksLangue : AnglaiseParution : 1999
Pages : 192Prix : 7.99 $ (Paperback)
Genre : SF, Jeunesse
Jonas's world is perfect. Everything is under control. There is no war or fear or pain. There are no choices. Every person is assigned a role in the Community. When Jonas turns twelve, he is singled out to receive special training from The Giver. The Giver alone holds the memories of the true pain and pleasure of life. Now, it is time for Jonas to receive the truth. There is no turning back.
J'ai eu un gros coup de coeur pour ce livre, que je suis très heureuse d'avoir enfin découvert ! C'est après l'avis très enthousiaste de Minidou que je m'y suis intéressée, mais en me disant que ce serait une énième dystopie entre 1984, Le Meilleur des Mondes et Fahrenheit 451. Alors oui, la qualité du livre est digne d'un 1984, mais on est loin des récits dystopiques actuels, qui ont fleuri chez tous les éditeurs jeunesse depuis Hunger Games.
Car ici, point besoin d'une ado ou d'une histoire d'amour pour faire fonctionner le livre. C'est d'une tout autre manière que Lois Lowry touche le lecteur, et les émotions ressenties en sont d'autant plus fortes. C'est en effet au travers des yeux de Jonas, un jeune garçon de douze ans, que nous découvrons cette société en apparence idéale.
L'utilisation de Jonas, qui est totalement intégré au système et respecte toutes les règles, est vraiment très habile. Au début, on le découvre dans sa vie de tous les jours, et le sentiment qui se dégage de tout ça, c'est l'harmonie. On se dirait presque que le monde dans lequel il vit nous plairait bien, la vie comme un long fleuve tranquille... Mais bien sûr, même si Jonas n'en a pas tout de suite conscience (en fait, je ne suis pas sûre qu'il se rende compte de tout, même à la fin), on se rend très vite compte qu'il y a anguille sous roche, que tout est sous contrôle, tout est surveillé, personne ne peux sortir du rang sous peine de subir la "release". Je ne sais pas exactement comment le traduire, mais je n'aime pas le terme utilisé dans la VF "élargis". Le terme VO est bien plus parlant selon moi.
L'auteur nous amène très subtilement à prendre conscience de tout ce qui cloche, et cette découverte monte en puissance au fur et à mesure qu'on avance dans l'histoire. Elle monte crescendo à partir du début de l'apprentissage de Jonas auprès du Giver jusqu'à la révélation de toute l'horreur de la "release".
Le Giver est un personnage que j'ai beaucoup apprécié dans son rôle de mentor. C'est à travers lui et ce qu'il transmet à Jonas qu'on prend conscience de tout ce qui manque dans cette société en apparence idyllique. Ce que j'aime aussi, c'est cet apprentissage par l'expérience, qui je trouve est très parlant pour le lecteur. Lois Lowry ne nous donne jamais la solution en l'écrivant noir sur blanc. Tout est suggéré de manière à ce que le lecteur réfléchisse par lui-même et s'identifie à Jonas, lui aussi en quête de vérité sur les dessous de ce monde trop bien réglé.
La fin vient confirmer cette impression : l'auteure l'a laissée volontairement très ouverte. On reste dans le flou, et ça nous fait réfléchir. C'est le genre de fin que j'apprécie tout particulièrement, même si elle peut être déconcertante ou frustrante.
Ce que j'ai aimé par dessus tout, c'est que contrairement à 1984 dont on sort totalement déprimé, The Giver est teinté d'espoir, jusqu'à la toute fin. Vous sortirez de cette lecture ravis, avec l'impression d'avoir acquis une sorte de sagesse. Car sous ses airs de roman jeunesse, ce livre traite du thème de la liberté, celle de choisir sa vie, mais aussi celle à laquelle il faut parfois renoncer (ou pas^^) en faveur d'une société plus stable et plus ordonnée.
Pour clore cette chronique, j'ajouterais que la couverture en VO est bien plus représentative et bien plus attirante que celle de la version VF. Une raison de plus pour vous essayer à la lecture en anglais, car The Giver est très facile d'accès !
Dans The Giver, Lois Lowry nous parle de thèmes récurrents dans les dystopies (la liberté, l'ordre dans la société notamment), mais d'une manière originale et particulièrement touchante. J'ai trouvé ce roman vraiment excellent, du niveau des grands classiques du genre. Mais contrairement à 1984, vous n'en sortiez pas déprimés, bien au contraire ! L'auteure nous offre un récit plein d'espoir, avec des personnages attachants et qui implique le lecteur dans sa réflexion.
Un roman plein de sagesse qui plaira autant aux petits qu'aux grands ! A noter que la lecture en VO est très facile et accessible à tous.
10/10
Trolle est amoureuse <3