Jane Eyre // De Cary Fukunaga. Avec Mia Wasikowska et Michael Fassbender.
Enième adaptation de l'histoire de Jane Eyre au cinéma, j'ai encore des restes du film de Zeffirelli avec Charlotte Gainsbourg et Williams Hurt qui dans mon souvenir n'était pas spécialement bon.
Heureusement que le film de Fukunaga est bien mieux foutu, malgré un choix détestable : Michael Fassbender. Je déteste cet acteur, mono-expressif et pas spécialement bon à la tâche. Ce dernier ne
faisant malheureusement passer aucune émotion alors que dans un drame de ce genre, il faut savoir le faire. Il faut alors se rabattre sur la carte Mia Wasikowska qui est somptueuse. Malgré une
écriture parfois assez louche (on change de cap au beau milieu du récit), l'univers gothique est plutôt bien respecté et Fukunaga (à qui l'on doit notamment le très bon Sin Nombre) s'est amuser à
le retranscrire dans ce film. On a donc une belle atmosphère, des décors somptueux (avec un changement d'univers au milieu du film, on passe d'un côté sombre à quelque chose de plus fleur
bleue).
Jane Eyre est engagée comme gouvernante de la petite Adèle chez le riche Edward Rochester. Cet homme ombrageux ne tarde pas à être sensible aux charmes de la jeune fille. C'est le début d'une
folle passion...
L'histoire de Jane Eyre, beaucoup de gens la connaisse déjà, surtout si vous avez déjà vu une des adaptations. Le scénario manque parfois de simplicité. Voulant trop faire dans le mimétisme, on
pourrait croire que l'on s'y perd. Le début du film est très noir, et sûrement la partie la plus appréciable du film. Notamment parce que Fassbender n'y joue pas tellement. Tout est misé sur Mia
Wasikowska qui est resplendissante. Elle incarne le décor avec beaucoup de légèreté, d'émotions et de fougue. Elle aime ce qu'elle fait et elle nous le prouve. De plus, son incarnant de Jane Eyre
était bien meilleure que celle de Charlotte Grainsbourg (que je trouve assez mauvaise en générale, elle aussi). La seconde partie est donc plus enamourante. Le style utilisé est quelque chose que
je ne déteste pas, bien au contraire, même si ce n'est pas un genre de prédilection. Je dois reconnaitre que les dialogues à l'eau de rose sont assez jolis et que le phrasé est là.
Malheureusement, tout ce qui sort de la bouche de Michael Fassbender me fait me demander pourquoi il a été engager sur ce film. C'est un désastre. Il incarne le tout avec lourdeur et son air
passable manque d'émotions. Quand on le voit dans Prometheus, il est plutôt bon car il incarne un humanoïde et donc un personnage sensé être sans aucune émotion. Cela fonctionne donc très bien,
mais sa froideur légendaire (que l'on a également pu voir dans Shame par exemple) fait froid dans le dos et ne permet pas d'apprécier à sa juste valeur le spectacle visuel qui se déroule sous nos
yeux. Je pense qu'un Colin Firth aurait été un choix bien plus judicieux pour ce rôle, ou même un audacieux Jude Law… Au final, cette nouvelle adaptation de Jane Eyre manque d'un petit truc en
plus. La seconde partie reste la plus sublime du film, mais elle n'est pas très sentimentale. J'aurais aimé être touché. Sans compter l'abus de la bande son qui gâche une bonne partie du
spectacle ressemblant plus à une publicité pour une maison de haute couture.
Note : 4.5/10. En bref, passable adaptation de Jane Eyre. Pas détestable car la beauté est là, et Mia Wasilkowska reste convaincante. Mais l'abus de la bande son et un Michael
Fassbender toujours aussi inexpressif fait chuter le film dans une spirale infernale.