28 juillet / Cervelle en nœuds marins

Par Blackout @blackoutedition
28 juillet Cervelle en nœuds marins Gare de Limoges, sacrosainte gare de Limoges style barococo ; le train pour Lyon, maman... Maman. Peuchère. Un fils maudit, la cervelle en nœuds marins, fallait que ça tombe sur elle. Alors fallait le protéger son bout de chou. Le couver l'étouffer, fallait pas qu'il lui arrive malheur. La cinquantaine environ et Ugo se réfugiait encore chez sa maman... Les mains dans les poches Ugo se dirigea vers le guichet, prit un billet pour Lyon. Erreur ? Acte manqué ? Vrai virage ? Maman habitait Valence. Surpris par la fusée bleue amarrée sur le quai, Ugo avait l'habitude de la vieille Micheline rouge et jaune. Et poussive. Et poussiéreuse. On avait le temps de mater le paysage si vert qu'il en était écœurant. De belles vieilles bâtisses en ruine entourées de moutons sales, puis un bourg et son cancer les pavillons clonés qui noient le centre du village et son authenticité. Alors on regarde les autres passagers qui regardent dehors. La fusée bleue, le progrès la fusée bleue à gasoil parce que la ligne n'est pas encore électrifiée ; Limoges la rouge, Limoges la pestiférée... Ugo fit le tour de l'engin pour vérifier les plaques. C'était bien le train pour Lyon, il monta dans un wagon où quatre personnes avaient déjà pris place. Quel limousin avait à faire à Lyon, que faire à Lyon à part fuir ? Quel limousin osait franchir la frontière Ouest-Est ? Un politique, un médecin allant à un séminaire ? Un représentant de commerce, trois espèces en voie de disparition pour cause limite d'âge. Et puis leurs fringues correspondantes. Des hommes d'affaires paysans, car si elle est la seule de valeur en limousin, la vache limousine a une vraie valeur, peut-être est-elle même cotée en bourse... A suivre... demain !

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