J'étais des quelques 60 000 spectateurs du MDNA World Tour faisant escale au Stade de France le 14 juillet 2012. Quelle déception. Je vous épargne le pourquoi du comment. Je me serais volontiers attardé sur le tiers à sauver du spectacle dont le formidable Like a virgin au dépouillement aussi déconcertant qu'émouvant. Un piano une voix, une version très lente du tube qui l'a vue se trémousser aux MTV Music Awards, en 1984.
Je me suis juré. Jamais plus de concert au Stade de Paris. Terminé. Niet.
Quelle n'est pas ma stupeur quand j'apprends l'organisation d'un concert de dernière minute en la salle mythique de l'Olympia. Retrouver un rapport intime avec l'artiste. Me soigner (VITE) de l'amertume causée par ce concert sans âme. Branle-bas de combat. Clics de souris extatique(s). Deux ou trois coups de fil emplis d'espoir. Et le fameux sésame. Le mail de confirmation de l'Olympia. Suivi en son temps du billet et du bracelet. L'un sans l'autre point d'accès à la salle.
Je n'ai pas dormi à même le boulevard des Capucines. Je n'ai pas traversé le pays. Je n'ai pas déboursé 275€ pour une place assise aux côtés des VIP en mezzanine. J'ai certes cassé ma tirelire, 89€ pour voir des mes yeux vu (de tout près) l'artiste qui a rythmé mon adolescence, rempli mes yeux d'étoiles, qui m'a déçu (la production d'un artiste n'est ni un long fleuve tranquille ni une accumulation de chefs d'œuvre), qui m'a follement amusé, parfois bouleversé.
Comment ne pas m'identifier au gamin qui s'est assis à côté de moi sur un bout de trottoir gorgé de soleil, boulevard des Capucines. Sa mère nous le confiait avant de s'en retourner en banlieue. Ma mère m'accompagnait à Paris en 1991 et restait à l'hôtel pendant que le gamin de 18 ans que j'étais faisait son premier concert, voyait de loin (à Bercy) son idole. L'expédition. Convaincre mes parents de me laisser vivre un rêve. Et monter à Paris pour un soir. Depuis le trou du cul de mon Périgord natal.
Les perles enfilées les unes après les autres par une fan qui, une fois dans la salle, derrière nous, commentait les allées et venues des VIP.
Elle - Il est où, Pierce Brosnan ? Oh il a dû aller aux toilettes !
Moi - Oh ben oui, il fait caca comme tout le monde (je me mettais à son niveau hein).
Elle, à son ami - Regarde, Jack Lang. Il est toujours ministre ?
Elle - Et Christophe Willem, pourquoi il n'est là, il est toujours là, normalement.
Je n'ai pu m'empêcher de lui jouer un tour en lui faisant croire à la présence d'un tel ou d'un tel. Quand un gars à la tignasse ostensiblement expansée s'assied en mezzanine, je lance, soutenu par mes camarades d'attente puis de concert, hilares, un "Hé ! y a Affida Turner", elle n'en peut plus de chercher des yeux la pseudo-vedette, demandant confirmation à son ami. Pas bien de se moquer. Pas taper. Beaucoup ri. De vrais gamins !
Place de l'Opéra. Deux heures du matin. Aux badauds attendant un taxi, nous demandons le numéro qui dégouline sur leur poignet. Rires. Et nous nous prenons dans les bras, le cœur dilaté par le sentiment d'avoir vécu un moment unique. Extraordinaire.
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Setlist :
Turn up the Radio
Open Your Heart
Masterpiece
Justify my Love (Interlude)
Vogue
Candy Shop
Human Nature
Die Another Day/Beautiful Killer
Je t’aime… Moi non plus
*Photos du billet prises par votre serviteur.
*D'autres clichés, sons et vidéos sur http://www.madonnarama.com/posts-fr/2012/07/27/le-mdna-tour-a-lolympia-de-paris-26-juillet-2012-photos-audios-videos/