Après notre petite escale à Montréal, il était temps de partir vers notre destination finale, Cuba ! Quelques heures d’avion pour rejoindre tout d’abord Toronto, puis dernière ligne droite avant d’arriver de nuit à La Havane. Une fois les formalités de douane effectuées, nous arrivons dans le hall d’arrivée de l’aéroport José Marti de La Havane… et là, un peu le même sentiment que lorsque j’avais débarqué à Bangkok…un brouhaha infernal, une température encore élevée même la nuit et une foule immense qui attend des proches et autres. Première étape incontournable, changer nos francs suisses en monnaie locale, le CUC (peso convertible), monnaie pour touristes qui a remplacé les dollars américains. Il faut savoir que les Cubains ont leur monnaie, le peso, qui vaut beaucoup moins d’argent : 25 pesos cubains font environ 1 CUC…et le salaire moyen sur l’île est de 10CUC/mois. Cependant, ils reçoivent encore des tickets (libretas) pour s’approvisionner avec les produits de base (farine, sucre, 100g de café,….) qui tiennent environ 2 semaines… Un autre monde.
On monte dans notre taxi, impossible de négocier les prix, cela sera 25CUC…mais bon, au moins, nous arrivons rapidement à notre Hôtel situé à quelques pas du centre de la vieille Havane, à 2 pas du Capitolio !
Un hôtel style vieille Espagne, avec d’immenses plafonds et de très bon goût nous attend, pour une bonne nuit de sommeil. Il faut être en forme demain, car nous n’avons qu’un jour pour visiter cette ville ! Mais avant cela, impossible de ne pas passer au bar pour boire un mojito et une pina colada…le tout pour 3 CUC (1 CUC = 1 SFr).
Lever tôt, petit déjeuner pour tenir un bout de la journée, et nous voici parti en ville…1ère chose qui frappe, il fait chaud et humide. Pas même sorti de l’hôtel qu’on commence à avoir la peau moite. 2ème chose : l’état de la ville. C’est beau, mais très sale. Des odeurs d’égouts mêlés à des relents d’urine jalonnent notre chemin…Nous n’avions pas fait 20 mètres qu’arrive à notre hauteur une de ces vieille Buick américaine des années 60, image typique de La Havane. Ce que l’on sait moins par contre, c’est que c’est voitures doivent rouler directement au mazout et produise une fumée digne de tous meilleurs tuk-tuk de Bangkok ! Le tout dans un vacarme étourdissant ! Quel contraste ! Nous nous baladons vers la promenade au bord de la mer, visitons le quartier de la vieille Havane qui regorge de rues, mondes, magasins et ….cabines téléphoniques (version cubaine, donc un téléphone public contre un mur) ! Et le comble, c’est qu’elles étaient presque tout le temps occupées : en effet, même si certains Cubains ont des portables, les abonnements sont tellement chers, qu’^’ils s’en servent pour écouter de la musique plutôt que de téléphoner avec !
Nous nous promenons, visitons une ancienne usine de cigare désaffectée (Partagas), passons devant un bar par lequel Hemingway été passé (avant de partir dans les Keys) et buvons un verre sur une terrasse non loin d’un groupe de musique qui chante quels tubes incontournables : Commandante Che Guevara ou autres…
Niveau nourriture, on nous avait prévenus…tous les restaurants officiels appartiennent à l’État et on y mange un peu de tout. Par contre, il faut aller un peu plus loin ou dans des rues moins connues, manger dans les Paladar, sorte de restaurants tenus par des locaux, un peu à leur compte. Nous n’avions que peu de temps pour tout faire ce qu’on voulait, nous nous sommes donc contentés de quelques tapas dans un bar à côté du Capitolio (académie des sciences cubaines !), endroit incontournable de la capitale ! Un ami qui a vécu 6 mois sur place nous avait aussi parlé des vendeurs de cacahuètes grillées, vendues dans des feuilles de papier roulées en cône. Les locaux paie ces petits paquets 1 peso, nous avons payé 1 CUC, cherchez l’erreur !
Ce qui nous a aussi étonné, c’est l’absence totale de publicité, remplacée sur l’île par des slogans communistes et des grands hommes comme Le Che, Fidel Castro ou encore José Marti…cela dégage une ambiance assez étrange, comme si le temps s’était arrêté sur l’île. Autre chose étonnante, la très faible quantité de voitures….cela coûte tellement cher, que quasiment personne n’a de véhicule…ce qui explique les fils monstres et les « autobus » plus que bondés qui traversent la ville.
5h, il est temps de s’arrêter pour prendre l’apéro, un Ron Martin (version du Mojito sans menthe) sur une jolie terrasse, regarder les gens passer et se reposer un peu….Avant que des trombes d’eau s’abattent sur la ville ! Eh oui, c’est la saison des pluies ! Du coup, encore un peu de temps pour prendre un autre rhum, un rhum sec de 7 ans d’âges. Il faut quand même dire que les mojitos et autres cocktails ont été inventés pour les touristes. Les Cubains boivent du rhum blanc, sec ! Les 7ans d’âge sont inabordables pour la plupart d’entre eux.
Impossible de résister à la dame qui vient me proposer un cigare sur cette même terrasse…si je ne fume pas de cigare ici, où vais-je le faire ? Cela sera un petit Cohiba Siglo V, pas trop gros ;) !
Pour le souper, nous avions lu de bonnes critiques à propos d’un restaurant situé près quais, réputés pour ses poissons et surtout pour ses langoustes…langoustes qui ne sont vendues (en principe) que par l’État… Nous buvons un verre de vin blanc…espagnol (j’aurais mieux faire de boire du rhum) et nos poissons arrivent : Une langouste et du thon rouge…pas mauvais du tout, mais relativement cher (60CUC pour les 2).
Il est déjà temps de retourner vers notre hôtel, boire un dernier verre et se reposer pour la suite, car demain, c’est l’aventure qui commence…avec notre voiture !