30ème journée: Lyon s'envole, Paris s'enlise

Publié le 24 mars 2008 par Patrick

33 buts! Il aura fallu attendre la dernière ligne droite pour voir une journée de championnat nous offrir enfin des matchs à buts, à spectacle, à suspens. Un suspens qui se réduit considérablement quant à l'attribution du titre de champion, mais qui reste entier concernant les autres enjeux de cette saison, notamment dans une course au maintien où l'on peut considérer que 4 à 5 équipes se sentent encore menacées. Retour sur cette journée qui marque un tournant pour le futur titre de champion de France.

Lyon - Psg:

Au terme d'un match cinq étoiles, Lyon s'approche de son septième ciel. Six buts, du suspens, mais au final, c'est toujours le champion qui l'a emporté dans ce match des extrèmes qui opposait le leader au 18ème. Pourtant, ce Lyon - Psg constituait l'affiche de cette journée, le club de la capitale restant populaire malgré la crise qu'il traverse encore cette saison. Une crise qui pourrait aboutir à une descente en Ligue 2, la première de l'histoire du club, et qui aurait au moins le mérite de réaliser le "ménage" dans un club qui ne tourne pas rond. Pourtant hier soir, les parisiens auront recueilli des motifs d'espoir, tant leur performance d'ensemble semblait à des années lumière de leurs dernières sorties. Il aura fallu sept minutes et l'ouverture du score de Fred pour booster les hommes de Paul Le Guen. Malheureusement pour eux, Coupet sortait le grand jeu et retardait l'échéance. Tout le contraire de l'avant centre brésilien, feuilleton du dernier mercato pour finalement ne pas rejoindre le ... Psg, qui battait un Landreau encore aux paquerettes, et s'offrait ainsi un joli doublé. Benzema sortait, et la physionomie du match changeait à nouveau, les joueurs de la capitale montrant une envie qu'on croyait légendaire.


Juste avant le repos, un corner de Souza trouvait la tête de Camara qui réduisait fort logiquement la marque et redonnait espoir à tout le camp parisien. Dès l'entame de la seconde période, Rothen et ses coéquipiers continuaient leur pressing haut, et l'international français transformait un penalty sifflé pour une main de Toulalan dans la surface de réparation. Paris ne s'arrêtait pas en si bon chemin, et Diané filait au but, mais Cris, dernier défenseur, le stoppait irrégulièrement. Le policier brésilien profitait de la clémence de l'arbitre de la rencontre, et sur le contre de ce coup de pied arrêté, Lyon s'en allait reprendre l'avantage par Govou, encore une fois bien aidé par une inspiration géniale de Bodmer, mais également par un Landreau qui tardait à se coucher. Tiens tiens, Bodmer, encore un joueur qui déclarait l'année dernière "le psg j'irai à pied si il le fallait", et que les dirigeants parisien ont préféré laisser pour prendre Digard ou Bourillon... Mais le mal été fait, et une chose est sûr, le club recordman actuel du nombre d'années passés en Ligue 1 sans descendre ne jouait pas son maintien sur cette rencontre. Un ultime but de Juninho au terme d'une action collective magnifique venait compléter une fête à Gerland qui rappelait certaines célébrations de titre de champion. De son côté, le Psg 18ème, jouera sa saison dans dix jours, face à Strasbourg au Parc...

Marseille - Sochaux:

Trois jours après la douche froide reçue du côté de Nantes contre Carquefou, les olympiens ont encore été battu samedi soir, pour leur première défaite à domicile depuis un joli moment. En panne d'inspiration et surtout de réalisme, les hommes d'Eric Gerets ont encaissé le seul but du match dès la 3ème minute et une inspiration géniale de N'Daw qui lobait un Mandanda trop avancé sur le coup. La suite de la première période prouvait une énorme envie sochalienne d'aller de l'avant, et Erding, N'Daw et autre Isabey vendangeaient quelques belles opportunités de doubler la mise. En face, la révolte tardait à venir, et la sortie avant la pause de Valbuena, blessé, n'allait pas arranger les affaires des marseillais. En seconde période, les joueurs locaux tentaient enfin de revenir à la marque, en allant au bout de leurs occasions, mais rien ne rentrait, et la maladresse de Cissé coûtait cher aux coéquipiers d'un Cana encore au four et au moulin. Au terme de 90 minutes où le courage et l'envie était doubiste, ce sont les hommes du président Plessis qui arrachaient une victoire inespérée et sortaient par la même occasion de la terrible zone de relégation. Marseille marque quant à lui le coup, et va devoir cravacher pour tenter de revenir dans la course à la champion's league.


Valenciennes - Bordeaux:

Le second, Bordeaux, se déplaçait quant à lui à Valenciennes samedi soir, où il n'est jamais évident de gagner. Les dauphins du leader lyonnais enregistraient d'ailleurs le retour de Wendel, et oui déjà, tandis qu'étonnement Cavenaghi et Chamack débutaient sur le banc, Belion, buteur en coupe de France, retrouvant une place de titulaire. De l'autre côté, si les noms n'étaient pas aussi flamboyants, l'efficacité n'en était pas pour autant ébranlée, et c'est Roudet qui ouvrait rapidemment le score, profitant du vent, mais aussi d'une erreur d'appréciation de Ramé, pourtant sur la trajectoire. Cette ouverture du score piquait au vif des bordelais méconnaissables jusqu'alors, et Wendel signait son retour par un but consécutif à une frappe flottante dont il a le secret. La première période continuait sur un faux rythme, où les attaquants rouges et marines butaient sur des défenses bien en place. Les 45 dernières minutes allaient sonner le glas de girondins atypiques et visiblement fatigués des 120 minutes jouées pour arracher leur qualification en quart de finale de la coupe de France. Ainsi, à 25 minutes du terme, un centre tendu de Mater était repris par Sebo qui donnait l'avantage aux siens. La blessure de Ramé 10 minutes plus tard entrainait l'entrée de Valverde qui n'avait pas le temps de passer ses consignes à ses défenseurs que Savidan reprenait un corner d'un ciseau sublime, rappelant un certain JPP. Les nordistes tenaient une victoire très largement méritée, et qui stoppait une équipe bordelaise qui voit Nancy revenir à grands pas.


Les autres matchs:

Si Nancy revient à trois petits points de Bordeaux, mais en prend également six d'avances sur Marseille, c'est que les Lorrains ont difficilement remporté un derby du Nord Est qui l'opposait à Metz en ouverture de cette journée. Dans une rencontre très hachée, où pas moins de huit cartons jaunes et un carton rouge étaient distribués, il a fallu attendre la seconde période pour voir les choses se décanter. Hadji, sur corner ouvrait le score au terme d'un cafouillage et mettait les siens sur le chemin d'un succès promis d'avance. Pourtant, à cinq minutes du terme, les hommes de Pouliquen revenaient au score, avant que Zerka ne donne la victoire à son équipe sur un ultime corner à l'orée des arrêts de jeu. Et derrière les nancéeins, Marseille donc, mais aussi Nice et Le Mans marquent le pas. Ainsi, les aiglons se sont inclinés face à une belle équipe lorientaise qui trouvait l'ouverture dès la 10ème minute par l'ancien chouchou du stade du Ray, le pagayeur Vahirua. En seconde période, à force de pousser, Koné égalisait et Nice repartait de l'avant. Mais un contre rudement mené permettait à Saifi d'inscrire son 10ème but de la saison, le 5ème de la tête. Les Manceaux quant à eux ont été stoppé du côté de Toulouse, pourtant avant dernier et toujours sans victoire en 2008. Si les manceaux ouvraient le score par Yebda en première période, l'abnégation des coéquipiers d'un Elmander toujours en panne de but, leur permettait de revenir au score en seconde période, Arrache marquant d'une frappe doublement contrée. Malgré ce point arraché tant bien que mal, Eli Baup et ses hommes restent ce matin dans une situation critique.

Les autres rencontres voyaient s'opposer des équipes du ventre mou du classement, ou de la seconde partie de classement. Une seconde partie que Lille est en train de quitter. Les coéquipiers de Mavuba, rappelé en équipe de France, et de Adil Rami, convoqué surprise de Raymond Domenech, trouvaient la faille dans la défense alsacienne en toute fin de match par l'ancien éphémère joueur de Villarreal. L'explusion de Rodrigo a eu raison de strasbourgeois valeureux mais limités techniquement, et qui voient le zone rouge se rapprocher à grands pas. Une zone rouge qui guette aussi les lensois de JPP. Défaits 3-1 à Rennes, qui assure par la même quasiment son maintien, les nordistes auront pourtant eu leur chance en première période, Maoulida égalisant notamment à la demi heure de jeu, répondant à l'ouverture du score de Leroy, mais Pagis redonnait l'avantage à ses couleurs dix minutes plus tard. En seconde période, sur une pelouse en très mauvais état, c'est l'ancien lensois, Tomert, qui portait l'estocade finale dès l'entame du second acte.

Une deuxième période riche en enseignements pour deux autres équipes, Monaco et Caen. Menés un à zéro et un but de Sambou en début de match, les normands ont su renverser la vapeur pour véritablement surclasser des monegasque sans génie. Costauds durant 45 minutes, les hommes de la principauté ont ensuite sombré sous les coups de boutoirs répétés des caennais qui marquaient à quatre reprises par Hengbart (sp), Sorbon, Gouffran (sp) et Jemaa, le tout en trente petites minutes. Trois points, pour une première victoire en 2008, et les hommes de Franck Dumas respirent à nouveau, la course pour le maintien s'annonçant désormais sous de biens meilleures ospices, tandis que Monaco peut finir quasiment en roue libre, eux qui avaient une belle carte à jouer dans cette fin de saison. Ce n'est pas le cas pour St Etienne. Une belle victoire du côté d'Auxerre a permis à Laurent Roussey et ses hommes de revenir à deux petits points d'une cinquième place accessible pour beaucoup d'équipes. Souvent critiqués, parfois malmenés, quelque fois dépassés, les verts se sont néanmoins accrochés cette saison, et ils récoltent le fruit de leurs efforts en cette fin de saison. Ainsi, alors qu'ils étaient menés dès la 5ème minute par un csc, ils ont, à l'image de Caen, renversé la vapeur en seconde période, pour que Landrin, Ilan et Feindouno donnent la pleine mesure de leur talent, et permettent aux stephanois de repartir dans le Forez le sourire aux lèvres. Pour Auxerre, la fin de saison risque d'être bien longue ...