Le cyclisme sur route aux JO n’a de réel
intérêt, pour l’époque contemporaine, que depuis que les coureurs professionnels y ont été admis, en 1996, à Atlanta (USA). Le premier d’entre eux sacré champion olympique fut le Suisse Pascal Richard, lauréat notamment de Liège-Bastogne-Liège, du Tour de Lombardie, du Tour de Suisse, de deux Tours de Romandie et précédemment champion du monde de cyclocross. Un beau coureur, également vainqueur d’étapes sur le Tour de France et le Giro. Lui succédèrent l’Allemand Ullrich à Sydney (2000), l’Italien Bettini à Athènes (2004) et l’Espagnol Samuel Sanchez à Pékin (2008).
L’Italien Ercole Baldini fut le premier médaillé d’or (Melbourne, 1956) à acquérir la grande notoriété internationale. Sur la lancée de son titre olympique, il battit le record du monde de l’heure (46,393 km). Puis il passa professionnel et devint champion d’Italie (1957-58). Il remporta surtout, en 1958, le Giro (devant Brankart, Gaul, Bobet et Nencini) ainsi que le
championnat du monde, à Reims, en solitaire, après avoir distancé Bobet et Darrigade. Surnommé « la locomotive de Forli » en raison de sa formidable puissance de train, il
gagna aussi le GP des Nations 1960.
Le circuit des JO de Londres s’annonce très rapide avec la petite côte de Box Hill qui ne devrait pas décourager les sprinters. Parmi eux notamment Mark Cavendish, qui se présente très motivé devant son public. Le champion du monde en titre a prouvé sur le dernier Tour de France (trois succès) qu’il savait très bien se débrouiller seul dans les derniers 400 métres.
Un gros atout pour Cavendish face à de nombreux candidats à la médaille d’or : le Belge Boonen (rétabli de sa chute au Tour de Pologne ?), l’Australien Mathew Goss, le Norvégien Boasson-Hagen (son coéquipier chez Sky !), le phénomène slovaque Sagan ainsi que les deux Suisses Cancellara et Albasini, etc. Face aussi aux baroudeurs que sont le Belge Gilbert ou le Français Chavanel, si ce dernier a récupéré de son abandon du Tour où
l’Espagnol Samuel Sanchez, victime d’un traumatisme cranien et d’une blessure à l’épaule sur la route de Porrentruy, a laissé une bonne partie de ses espoirs de pouvoir défendre son titre conquis à Pékin.
Quoi qu’il en soit, l’épreuve s’annonce très ouverte. Avec peu de coureurs par équipes, il est difficile de contrôler tous les mouvements du peloton, mais aussi difficile de créer une véritable sélection pour empêcher les sprinters d’être au rendez-vous de la médaille
d’or.
Les paris sont ouverts.
Bertrand Duboux
Les derniers champions olympiques sur route :
1956 - Melbourne
Ercole Baldini (Ita)
1960 - Rome
Victor Kapitonov (Urss)
1964 - Tokyo
Mario Zanin (Ita)
1968 - Mexico
Pier-Franco Vianelli (Ita)
1972 - Munich
Hennie Kuiper (Hol)
1976 - Montréal
Bernt Johansson (Suè)
1980 - Moscou
Sergei Soukoroutchenkov (Urss)
1984 - Los Angeles Alexis Grewal (Usa)
Connie Carpenter (Usa)
1988 - Séoul
Olaf Ludwig (Rda) Monique Knol (Hol)
1992 - Barcelone
Fabio Casartelli (Ita)
Kathryn Watt (Aus)
1996 - Atlanta
Pascal Richard (Sui)
Jeannie Longo (Fra)
2000 - Sydney
Jan Ullrich (All)
Leontin Van Moorsel (Hol)
2004 - Athènes
Fabio Bettini (Ita)
Nancy Carrigan (Aus)
2008 - Pékin
Samuel Sanchez (Esp)
Nicole Cooke (Gb)