Nous arrivons à la fin de cette matinée bien remplie.
Au passage quelques vues d'une cour où le bleu du linge a attiré mon regard, mais je n'ai pas noté
où elle se trouvait réellement, ce qui lui donne plus de mystère...
En revenant par S'Barnaba pour aller déjeuner sur les Zattere, reflet du rio dans la vitre d'une porte sur la fondamenta Gherardini...
En sortant du Bacaro Codroma, le petit chat de la boutique voisine, fait avec beaucoup d'énergie la toilette de ses griffes, sans s'occuper de moi !
Sotoportego et corte del Fontegooù j'étais passée ce matin plus tôtet bien entendu je n'y ai fait aucune bêtise j'ai respecté les recommandations du panneau !
L'espace à Venise, c'est à la fois le fil de l'eau et les arcatures de pierre, c'est d'abord du temps : du temps qui érode et du temps qui résiste, le temps qui passe et le temps passé, la durée du temps intérieur et les concrétions menacées du temps historique. Il n'est pas certain que nous souhaitions vraiment mener à son terme notre dialogue avec le temps, lui laisser le dernier mot ; que nous souhaitions, en somme, rester à Venise, la ville de pierre et d'eau, pérenne, délétère et fugitive. Ainsi-a-t-elle quelque chance de garder pour toujours sa séduction et son mystère : on par à Venise, on en revient, on n'y arrive jamais. (Marc Augé, Venise de pierre et d'eau )