Jamais depuis une soixantaine d’années de travail acharné, Abdeljabbar Louzir n’a eu autant de reconnaissance que depuis quelque temps, exactement depuis sa dernière prestation dans la sitcom « Dar Al Ouarata » que les téléspectateurs ont suivie en masse au mois de Ramadan dernier. Certes, ce grand monsieur de la scène théâtrale nationale mérite beaucoup d’éloges surtout qu’il n’a jamais fait montre de vedettariat démesuré. Abdeljabbar Louzir est resté égal à lui-même, facile de contact et débordant d’humour et de bonhomie. La dernière sitcom a démontré toute l’étendue du savoir-faire de ce comédien qui a vécu les meilleurs et les pires moments du théâtre marocain. Mais artiste jusqu’à la moelle, il a toujours fait contre mauvaise fortune bon cœur et essayé de voir le bon côté des choses. Aujourd’hui, quand on lui demande s’il va y avoir une deuxième partie de cette sitcom l’année prochaine, il répond qu’il ne sait pas s’il serait encore vivant… Abdeljabbar Louzir, natif de Marrakech, est un Bahjaoui dans le vrai sens du terme surtout lorsqu’il commence à raconter ses souvenirs avec les n’zaha et les rencontres entre amis et l’époque où il a fait de la résistance et joué au foot en tant que gardien de but. Sa carrière a été très marquée par l’époque qu’il a passée avec le regretté Mohamed Belkass avec qui, il formait un duo comique à faire mourir de rire. Après la disparition de Belkass, Louzir a eu quelques difficultés de se refaire une place dans les troupes de théâtre. Toujours est-il qu’il a su rebondir vu sa valeur en tant qu’artiste singulier et complet. Il a ainsi vite fait de reprendre sa place et de briller de mille feux. Et si aujourd’hui, on lui rend hommage par-ci, par-là, ce n’est que justice rendue. Powered by DailymotionNé en 1929 dans la ville ocre, Abdeljabbar Louzir est considéré à juste titre comme un grand de la comédie et l’un des pionniers du théâtre au Maroc pour lequel il n’a cessé de se sacrifier. Son entrée dans le domaine théâtral, en 1948, a commencé avec la troupe Al Atlas pour le théâtre populaire. Il a été emprisonné pendant deux ans pour ses activités nationalistes. En 1958, il renoue avec les planches où il fait cause commune avec le regretté Belkass dans la troupe Al Wafa Al Mourrakouchia qui a réussi à allier théâtre au sens classique et Halka. En vérité, il ne s’est jamais départi de sa mission théâtrale car même avec l’avènement de la télévision et des autres médias, il ne cesse de clamer et de souligner qu’il est avant tout un homme de théâtre. Pour autant, toutes ses prestations à la télévision ont été fortement saluées et admirées. Le dernier succès s’inscrit dans cette logique et vient conforter l’adage selon lequel le sérieux finit toujours par payer. Nadia.B