Avant d'être papa, j'entendais toujours les gens avec enfant(s) expliquer à quel point ils avaient galéré pour trouver un mode de garde, que leur nounou n'était pas fiable, que la crèche, c'était top, car elle était jamais malade (la crèche), qu'elle n'avait pas 5 semaines de congés à prendre.... Bref, que la crèche, c'était le must, et la nounou, le flop.
Mais ça, c'était avant. Avant que, inspiré par ces remarques non triées et non approfondies, je fasse une double demande en crèche (boulot + mairie) et que j'obtienne, à mon grand étonnement... 2 réponses positives !
Et me voilà début septembre 2011, avec 2 places en crèche, un choix à faire, et l'illusion que la crèche, c'est le summum, le nirvana. Bref, à services égaux, la municipale est plus près de chez moi, j'opte donc pour celle de la ville : la crèche du Zodiaque à Courbevoie (si des parents passent par là, laissez-moi un mot !)
Et c'est parti, pour une rentrée le 3 octobre. Après vaccination au 2/3 du DTP (donc 2 injections), sinon, pas possible. Là, commence la période d'adaptation. Il s'agit de 1 ou 2 semaines pendant lesquelles l'enfant ne reste que quelques heures à la crèche avec un de ses parents, puis quelques heures avec et tout seul, puis quelques heures tout seul... Qu'il se familiarise avec son environnement en gros.
Jusque là, tout va bien. Et de manière générale d'ailleurs, les quelques critiques qui vont suivre n'incriminent en rien le personnel de la crèche, qui sont des personnes formidables et très professionnelles. Ce qui n'est pas toujours le cas apparemment, quand on lit les faits divers sur les crèches (ça fait peur d'ailleurs).
Bref, on est vers le 10 octobre. Ma puce a 3 mois et demi. Et là, c'est le grand jour. On la pose, on la laisse, et on ne doit revenir la chercher que le soir. Comme m'avait dit la directrice : "Ce sont plus souvent les papas qui pleurent au final que les mamans". Et là, effectivement, lorsque j'ai du poser sur le tapis d'éveil mon bébé, seule au milieu de cette jungle d'autres enfants, dans le rythme quotidien d'une crèche, livrée à elle-même, je ne le cacherai pas : mon petit cœur de papa a eu du mal. Comme il a eu du mal, les premières fois où je suis allé la chercher et que (hasard de l'horaire) j'arrivais en plein rush et où ma puce était seule, en larmes, dans son lit, attendant qu'un adulte veuille bien venir s'occuper d'elle. C'est normal, personne n'est à blâmer, c'est ainsi en crèche : une auxiliaire pour 5 enfants, des repas à la chaîne... C'est la jungle, on n'y peut rien, faut faire avec. Mais on culpabilise et on se dit que, finalement, une nounou pour elle seule ou pour 2 enfants, cela aurait été mieux.
Puis le temps passe, bébé grandit et se met à adorer la crèche. Et ça, c'est la partie cool, lorsque vers 5/6 mois vous le laissez, qu'il n'a qu'une hâte, c'est jouer, s'amuser. Que vous revenez le soir et qu'on vous annonce qu'il a très bien mangé, passé une super journée, s'est fait plein de copains...
Par contre, et c'est là le gros point négatif de la crèche : ses copains, ils partagent tout, même les microbes. Et ce, malgré un traitement homéopathique de fond, une vigilance rouge sur chaque toux, éternuement... vous n'y pourrez rien : bébé tombera mallllllllaaaaaaaadeeeee ! Et à l'arrivée, sur 1 an de crèche, ça donne ça comme bilan : une otite, une rhino-pharyngite, une laryngite, une gastro, une conjonctivite, une rechute de conjonctivite, une autre otite, une autre gastro, et une pseudo roséole. Sans oublier le nez qui coule en gros... tout le temps !
Bon, là, je dois le dire, c'est la partie vraiment difficile, celle où tu te dis que tu aurais vraiment du faire le choix de la nounou, celle où tu te dis que ton gamin va JAMAIS en sortir, que tu passes tes semaines chez le pédiatre.... Et c'est la partie où les gens te disent qu'il faut pas s'en faire, qu'il fait ses défenses immunitaires, que ce sera ça de fait pour l'école... Oui, ok, mais comment vous dire #lesgens : mon bébé, il parle pas ! Il sait pas encore me dire où il a mal, et pourquoi il a ramené toutes ces bactéries/virus avec lui !
Je dois quand même tempérer une chose : je l'ai mise sous homéopathie (je donnerai le traitement complet lors d'un prochain article) tout l'hiver, et ça a été rudement efficace. Mais avec le printemps et le début d'été pourri qu'on a eu, les microbes sont revenus en force, et c'est là que ça a pêché : plus de consultations en juin/juillet chez le pédiatre que sur tout le reste de l'année ! #WTF
Mais bon, ça y est : la première année est passée. J'ai survécu (oui car ma fille, elle, ça va en fait ;-), et à l'arrivée, ben ça lui fait quand même un bon bilan de souvenirs : des copains à retrouver à la rentrée, des liens avec des parents très sympas, des échanges, des rires avec l'équipe, et un bébé hyper stimulé qui progresse beaucoup sur le plan psychomoteur, intellectuel...
L'année prochaine, ce sera le groupe des moyens : changement de cadre, un espace plus tourné vers l'enfant que vers le bébé, un projet pédagogique alléchant, des espaces de jeux extérieures géniaux (sérieux, leur cabane, elle déchire !).
Alors voilà, ce soir, je vais vider son casier pour la dernière fois de l'année, retirer sa photo, et dire au revoir au personnel, avant de les retrouver dans un peu plus d'un mois. En espérant que l'année prochaine soit meilleure, ou, tout au moins, aussi bonne finalement :-)