Au Japon, pays qui voue un culte aux formes et aux couleurs parfaites, les fruits deviennent un régal pour les sens. Les arboriculteurs sont passés maîtres dans l'art de valoriser les qualités gustatives de leurs produits au mieux des saisons, selon les bonnes pratiques agricoles du GAP, ce livre blanc établi par le gouvernement appelé là-bas "liste positive". Pour assurer qu'un volume important de nutriments bénéficient à un seul fruit sur la branche ils éliminent de nombreux bourgeons d'un pommier, pêcher ou poirier. La technique permet aujourd'hui de s'assurer que le fruit est cueilli et livré au bon moment, en les balayant avec un laser dont les données comme le degré d'acidité ou de sucre, sont analysés par ordinateur. Ils sont ensuite soigneusement enveloppés un par un pour préserver leur qualité au transport, lequel transport se fait sous contrôle de température. Les Japonais ayant l'habitude de payer la qualité il n'est pas rare de voir une pomme vendue 5 € ou une barquette de cerises atteindre les 100 €. Un lot de 2 melons Yubari s'est vendu il y a peu 10.000 €. Ces fruits réputés déchaînent souvent les passions, en 2008 un lot identique avait été vendu 25.000 €, c'est le record absolu au monde pour un fruit.