C'est à l'occasion d'un évènement sportif, les Jeux olympiques de Londres, que la tragédie est revenue sur le devant de la scène. Le Comité olympique indien s'est indigné que la firme Dow Chemical, qui refuse d'assumer la catastrophe de Bhopal, soit l'un des principaux sponsors des JO 2012 de Londres.
Il y a vingt-sept ans, en 1984, un nuage toxique meurtrier - il avait fait des dizaines de milliers de morts - s'était échappé d'une usine de pesticides à Bhopal, au centre de l'Inde. L'usine appartenait au groupe américain Union Carbide, racheté il y a dix ans par le groupe américain Dow Chemical, un des principaux sponsors des Jeux olympiques 2012 à Londres .C'est à l'occasion de cet évènement sportif que la tragédie est donc revenue sur le devant de la scène. Le Comité olympique indien s'est indigné que la firme Dow Chemical, qui refuse d'assumer la catastrophe de Bhopal, soit l'un des principaux sponsors des JO 2012. Il a annoncé, le 14 décembre dernier, qu'il allait demander aux organisateurs des JO de retirer le groupe américain de la liste des sponsors. Dow Chemical a sponsorisé le stade olympique Stratford de Londres, le lieu central des Jeux d'été de 2012.
11 000 signatures pour les victimes de BhopalVijay Kumar Malhotra, le chef du Comité olympique indien, a été ferme : " Les Jeux olympiques évoquent l'amour, la fraternité et la transparence. Il est inacceptable qu'une telle entreprise en soit le sponsor ". Il le sera certainement autant devant les organisateurs des JO. Mais il l'a répété : " New Delhi n'ira pas jusqu'au boycott ".
Pourtant le sujet a provoqué un débat national dans le pays. Le 3 décembre dernier, à Bhopal, des milliers de personnes ont défilé, vingt-sept ans jour pour jour après la catastrophe, pour contester cette décision du gouvernement de disputer les JO malgré tout.
" Seul un boycott pourrait faire comprendre la douleur du pays ", affirme ainsi l'ancien joueur olympique de hockey, Aslam Sher Kahn, qui a réuni ce mercredi 11 000 signatures pour les victimes de Bhopal. Depuis des années les militants se battent pour que les victimes puissent toucher davantage d'argent. Mais pour Dow Chemical, l'accord conclu en 1989 avec le gouvernement indien, 470 millions de dollars contre l'abandon des poursuites pénales, a "effacé " les responsabilités. Ce n'est visiblement pas l'avis des Indiens.
A Londres, Sebastian Coe, le président du comité d'organisation des JO défend toujours ce sponsor Dow Chemical. Mais Ken Livingstone, qui était le maire de Londres quand la ville a gagné les jeux, demande que le sujet soit à nouveau mis sur la table.