Gouvernement Benkirane : les ministres P.J.D. et …….les autres!

Le gouvernement actuel est constitué, si mes souvenirs sont exacts d’une coalition de quatre partis, coalition  issue de longues et laborieuses tractations sinon d’obscures transactions et scellée par une déclaration qui avait fait sensation à l’époque!

Cette situation est normale et elle traduit la réalité de la carte politique marocaine!

Ce qui l’est moins et qui est même très étonnant, c’est la prépondérance médiatique de certains  ministres du P.J.D. sur leurs collègues représentant les autres partis.

Je veux bien croire que le P.J.D. occupe les postes stratégiques, en plus de la direction du gouvernement. Mais ce ne sont pas justement ces “grands” ministres qui posent problème.

Ainsi, Abellah BAHA, ministre d’état et éminence grise du chef du gouvernement, est-il la plaque tournante   du gouvernement tout en  restant finalement l’homme de l’ombre qu’il aime être.

Saad-Dine OTHMANI est à la tête de la diplomatie : il est présent sur tous les fronts et pourtant ses apparitions n’ont à ce jour provoqué aucun polémique.

Le champ médiatique est laissé au

du P.J.D. Abdelillah Benkirane   d’une part et  d’autre part à ceux que l’on pourraient qualifier de seconds couteaux et qui profitent de toutes les occasions pour se manifester, pour créer la polémique et en fin de compte détourner l’attention de l’action des autres ministres.

De leur coté et depuis leur nomination il y a de cela sept mois, les six ministres istiqlaliens, leurs quatre collègues harakistes et les quatre autres PPSistes, semblent oubliés, confinés  dans leurs bureaux respectifs et condamnés à un silence médiatique plus que surprenant.

Qui se souvient que nous avons un ministre de l’intérieur partisan? Et qui plus est, patron de son parti! Et  il a été ministre à plusieurs reprises et même ministre d’état!  Pourtant M. M’Hamed LANSAR est beaucoup moins présent médiatiquement que le jeune Mustafa KHALFI, passé de l’obscur bureau de directeur  de At-Tajdid aux feux de la rampe médiatique.

Qui se souvient exactement des attributions d’un  autre chef de parti, ministre lui aussi? Ancien ministre également! Monsieur Nabil BELABDELLAH s’occupe semble-t-il des problèmes de l’habitat : les énormes difficultés de ce secteur n’ont pas permis au S.G. du P.P.S. d’avoir la même exposition médiatique que le parfait inconnu qu’était Lahbib CHOUBANI avant de devenir ministre chargé entre autre de mettre au pas  la société civile.

Qui se souvient que le délicat ministère de l’éducation nationale est confié à un ponte du parti de l’Istiqlal, qui projette même de devenir secrétaire général de ce parti. Cet ancien ambassadeur qu’est Mohamed EL OUAFA se fait  pourtant bien discret et à part les mesures dérisoires qu’il a prises pour combattre la fraude au bac, il semble laisser la vedette à son collègue DAOUIDI pour parler de l’avenir de notre enseignement supérieur.

Tout cela mérite une double question !

Pourquoi cette surexposition des ministres PJDistes et pourquoi cette discrétion des ministres des autres partis?

On peut envisager que  le P.J.D. a phagocyté le champ médiatique national et veut étouffé  toute vie politique en dehors de la sphère islamiste, avec l’espoir de pouvoir un jour régner en maitre sur la pays.

On peut aussi envisager que les autres partis de la coalition gouvernementale laisse le P.J.D. affronter seul la réalité quotidienne du pouvoir et espérer le voir s’y casser les dents avec la perspective de l’éliminer du jeu politique lors des prochaines élections.

Dans ce jeu politicien, le pays a tout à perdre : le temps accumule les problèmes et exige des solutions!
P.S. qui mériterait à lui seul un billet : Si Abdelillah Benkirane vient de lancer une nouvelle polémique avec sa récente entrevue  accordée à Mohamed Mansour de AL JAZERA. Je vous laisse apprécier  la vision du chef du gouvernement en ce qui concerne la lutte contre la corruption!