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La fille qui compatissait trop…

Publié le 27 juillet 2012 par Swann

Un jour on m’a dit « Arrête avec ton empathie. Dans tes papiers et quand tu écris, c’est la journaliste qui écrit, pas la personne.” J’oublie parfois un peu ce précepte. Je laisse Swann prendre la parole à la place de la journaliste. Cette putain d’empathie, elle est là, je n’arrive pas à m’en défaire. Plus j’essaie de l’enfouir plus elle explose à la gueule. Bam. Pour ne pas oublier, je devrais me faire tatouer un « Fuck it. Journalism must win ». Juste pour m’en rappeler.

Ici, j’ai poussé quelques coups de gueule, chroniqué quelques albums et beaucoup de concerts. Quand j’aime, je le dis. Quand je n’aime pas, je le dis aussi. C’est un blog et ce blog est mon espace de liberté à moi. Un moyen d’écrire à cœur ouvert, de laisser libre court à mes pensées, à mes envies. Je me bride déjà bien assez à l’école ou au bureau pour pouvoir dire et écrire ce que je veux ici. Ce que je dis n’engage que moi. Et personne d’autre.

Des fans de téléréalité, de télé crochet, de Lady GaGa, de Beyoncé m’ont traitée de tous les noms d’oiseaux. En même temps, je le cherche un peu. Je peux comprendre, je m’en prends à  leur idole, et moi non plus je n’aime pas qu’on critique Nirvana, Jeff Buckley ou Radiohead. Ok. Lorsque ce ne sont « que » des fans qui s’insurgent contre mes propos, je laisse couler. Mais, que faire quand c’est un artiste qui vient me faire la morale ? Quand il n’apprécie pas que  je le peigne sous un mauvais trait. Quand il vient m’expliquer que je n’ai rien compris.

Ce n’est écrit nulle part que je suis censée faire la promotion d’un artiste. Je ne suis pas censée dire haut et fort que tout ce qu’il fait frôle la perfection et le génie. Personne n’est parfait, tout le monde a ses faiblesses. Quand l’artiste fait un concert qui ne m’a pas plu, je le dis. Quelques fois, les critiques que je fais ne plaisent pas aux artistes. Sous prétexte qu’on se connait un peu, ils me disent de modérer mes propos.  Ces artistes, ils réveillent une petite voix dans ma tête. Une petite voix qui m’engueule alors et me dit que ce n’est pas bien de descendre quelqu’un. Je commence à leur inventer une liste d’excuses qui pourrait pardonner leurs minables prestations. Peut-être était-il malade ? Peut-être est-ce le stress ? Peut-être qu’il n’allait pas bien ?  Je me mets dans tous mes états et je me sens mal en imaginant le mal que j’ai pu causer au groupe qui travaille dur pour monter sur scène. Je m’en veux.

Dans  un excès d’empathie, je m’autocensure. J’enlève tout ce qui fâche. Je les fais deux fois. Et je me suis détester de faire ça. J’ai oublié les principes sur lequel est basé le blog. Et par la même, ceux qui fondent le métier de journaliste.  J’ai enjolivé au lieu d’informer. J’ai menti, et j’ai eu honte d’avoir fait ça. En réfléchissant bien je me suis dit que les propos que je tiens ici ne sont pas paroles d’Évangile. Et ce n’est pas sous prétexte que l’artiste me connait (un peu) ou attend mon avis sur la question que je devrais mentir. Ce que je pense moi, ce n’est pas ce que pense les autres. Si t’es content, ou pas… maintenant ce sera pareil.


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