Le Portugal s’est engagé sur la voie d’un ajustement économique de longue haleine afin de stimuler sa croissance et de corriger un recours excessif à l’endettement.
Des réformes budgétaires structurelles s’imposent pour rétablir la viabilité des finances publiques. La persistance de primes de risque élevées sur les obligations indique que les autorités ont encore des obstacles à surmonter pour retrouver un plein accès aux marchés au cours de la période couverte par le programme. Des mesures structurelles sont nécessaires pour remédier aux problèmes posés de longue date par une croissance excessive des dépenses et par l’accumulation opaque d’engagements importants correspondant à des arriérés de paiements, aux pertes d’entreprises publiques et aux partenariats public-privé. Les mesures prises pour mettre en place un cadre budgétaire à moyen terme, adopter de meilleurs instruments de gestion financière, créer un conseil budgétaire et renforcer la transparence des comptes budgétaires sont bienvenues. En outre, le cadre budgétaire serait sensiblement renforcé par l’instauration d’une règle de dépenses claire et facile à appliquer pour les administrations publiques, conformément au nouveau cadre budgétaire européen. L’évolution des finances des administrations locales et régionales a été marquée par d’importantes surprises négatives, et des réformes de leurs cadres budgétaires, qui sont en projet, s’imposent également.
Un large éventail de réformes structurelles est nécessaire pour renforcer la productivité et accroître la part du commerce international dans l’économie. Bien que leur libéralisation soit inscrite dans la loi, de nombreux marchés demeurent concentrés du fait de l’existence d’importantes barrières à l’entrée, qui entravent la concurrence et l’innovation. Une simplification des procédures de délivrance de licences aux entreprises, comme cela est prévu, favoriserait l’arrivée de nouveaux entrants sur les marchés, stimulerait la concurrence et renforcerait l’emploi. Les échanges internationaux du Portugal sont limités, eu égard à la taille relativement modeste de son économie, ce qui amène à penser que des gains pourraient être tirés d’une participation accrue aux échanges internationaux. Il importe que le gouvernement poursuive les efforts déployés pour améliorer l’environnement des entreprises, notamment sur les marchés concernés par les privatisations, et réduise les incitations à l’origine de distorsions qui détournent les investissements du secteur exportateur. Ces efforts devraient contribuer à attirer l’investissement direct étranger. Le niveau de formation de la main-d’œuvre reste nettement inférieur à la moyenne européenne et doit encore s’améliorer, malgré les nets progrès réalisés par la jeune génération, afin que les entreprises puissent se développer dans des domaines d’activité à plus forte productivité.
De nouvelles réformes du marché du travail sont nécessaires. Le cadre institutionnel a pesé sur l’emploi et débouché sur un marché du travail à deux vitesses, qui nuit à la croissance de la productivité, étant donné que les travailleurs sous contrat de courte durée sont moins portés à investir dans le capital humain et que les titulaires de contrats permanents ne sont pas suffisamment mobiles. Les efforts déployés pour réduire ce dualisme vont dans le bon sens et des réformes importantes ont été adoptées récemment, notamment la réduction des indemnités de licenciement, suite à un accord avec les partenaires sociaux. Néanmoins, les entreprises en position dominante imposent aux autres les conditions de rémunération et de travail par le biais de l’extension administrative des conventions collectives, ce qui affaiblit la concurrence, réduit les entrées de nouveaux acteurs sur les marchés considérés et, partant, nuit à la compétitivité. On pourrait atténuer encore ce dualisme du marché du travail en réduisant les indemnités de licenciement et en remédiant aux problèmes de retards et d’incertitude soulevés par les litiges sur les licenciements. Enfin, un allégement des coûts de main-d’œuvre non salariaux pour les bas salaires pourrait contribuer à améliorer les perspectives d’emploi des individus les moins qualifiés.
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