Tout le monde se plaignait de la météo épouvantable qui frappait le territoire, exception habituelle faite pour la côte méditerranéenne et la Corse, tout le monde conspuait cet enfoiré d’anticyclone de mes deux qui se baladait je ne sais où, mais en tout cas pas là où il aurait dû être. Et bien entendu, d’un coup d’un seul, revirement de situation, un soleil de plomb fondu vient de nous tomber sur le râble.
Du coup tout le monde se plaint de la météo épouvantable qui frappe désormais tout le territoire sans exception. La chaleur accablante ne réjouissant que les vacanciers et encore. On n’est jamais content, trop frais, trop chaud, la température n’est jamais telle qu’on la souhaiterait. Combien de temps encore devrons-nous patienter pour qu’ « ils » inventent la climatisation naturelle et universelle ?
Depuis deux jours je vis au ralenti, ce qui ne veut pas dire grand-chose car je ne suis pas du genre speed au naturel, en tout cas j’ai trouvé le moyen de décélérer et là, je suis presque au point mort. Le soleil se lève avant moi et me cueille d’entrée de journée avant même que j’ai bu mon café, j’ai tout juste le temps d’aérer la cabane avant que les premiers jets dardant de l’astre ne s’écrasent sur les fenêtres, volets et store de la loggia refermés pour le reste de la journée.
Dans la semi-pénombre, mon thermomètre ne se hisse pas plus haut que 25° et j’ai l’impression qu’il fait frais, comparé à ce qui se passe dehors. Quand j’écris « ce qui se passe dehors », c’est une figure de style, car en fait il ne se passe rien, tout le monde reste au fond de sa tanière, les mômes sont partis en vacances depuis le début du mois, le silence lourd de chaleur s’est abattu comme un couvercle sur la ville, ne manque que le cri des cigales pour s’imaginer…
Les dessous de bras humides, entre autre, je bouquine, je peine à écrire mes chroniques pour ce blog et surtout j’ai beaucoup de mal à écouter de la musique, seul le silence paraît calmer mes suées. Le silence ou Bob Marley. Le reggae se marie fort bien avec la canicule et les températures élevées, c’est presque sa seule raison d’être. Les grosses basses ne m’agressent pas les oreilles, au contraire, elles semblent avoir trouvé la longueur d’onde parfaite pour que le cerveau et le corps acceptent la chaleur extérieure. Les rythmes chaloupés épousent nos langueurs, la voix douce du grand Bob est caresse pour l’oreille, « Sun is shining » distille la stéréo, déjà j’ai oublié la température, je suis sous un parasol, sur une plage de la Jamaïque, un verre glacé à la main, mes yeux se ferment doucement, ma sueur s’est évaporée, Bob m’éponge.