Jennifer Murzeau est journaliste. Elle a travaillé pour France 2, Direct 8, et France Culture. Elle collabore aujourd’hui au magazine Glamour. Son premier roman, « Les Grimaces » vient de sortir. Elle y peint avec beaucoup d’humour et avec la précision d’un documentaire, la médiocrité des relations humaines du monde professionnel et familial. Son héroïne, digne de la Grande Dépression, n’est pas gâtée par la vie : constamment humiliée, elle focalisera sa colère et sa souffrance dans une vendetta menée contre une collègue à qui tout réussit. Jennifer Murzeau répond au questionnaire de la Grande Dépression. Un grand merci à elle.
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Le morceau de musique où vous aimez noyer votre chagrin ?
J’aime bien geindre un petit coup sur « Summertime » de Janis Joplin, « Avec le temps» de Léo Ferré ou « While my guitare gently weeps » des Beatles. Et puis quand j’ai bien geint: « Stand on the word » remixé par Larry Levan pour chanter à nouveau la vie.
Janis Joplin – Summertime
Léo Ferré – Avec le temps
Georges Harrison – While my guitar gently weeps (Anthology version)
The Joubert Singers – Stand on the word
La dernière fois que vous avez pleuré ?
La dernière fois dont je me souvienne c’était devant l’excellent film « Bullhead » mais j’ai dû pleurer depuis. Devant une vidéo sur YouTube, un téléfilm, les infos… J’ai facilement une petite larmiche qui me vient. Ce qui marche à tous les coups par exemple, ce sont les images de gens qui se retrouvent débordants d’émotion après ne s’être pas vus pendant très longtemps pour des raisons terribles.
La déprime est-elle source de création ?
Pour ma part, elle peut, mais alors elle doit être très mesurée. Parce qu’il faut beaucoup de volonté, d’énergie et de rigueur pour s’atteler à une activité créative. Or la très grosse déprime me coupe l’envie. Mais une petite déprime, un état de colère ou d’indignation, oui c’est sympa.
Votre artiste dépressif(ve) préferé(e)?
Disons Pierre Desproges. Mais il y en a plein d’autres, la plupart des gens que j’admire et qui m’inspirent ne sont pas de grands optimistes. Je pourrais citer aussi Houellebecq.
Un film qui vous file le bourdon à chaque fois ?
« Macadam Cowboy ». Mais je continue de le revoir. Je l’adore.
La chanson ou l’artiste qui est un phare pour vous en cas de déprime ?
En ce moment, c’est Louis CK. Son humour désenchanté me rend contente. Et plus généralement: François Truffaut pour « les 400 coups », Steve Carrel ou Ricky Gervais dans « The office ». Tout cela m’inspire beaucoup, autant que ça me divertit.
Steve Carrel et son rire sans joie