Expédition 48°Nord : calme, concentration, lucidité... patience et recul. Parti le 13 janvier de Paris à vélo pour un tour du monde inédit intégralement à la force humaine et en solitaire, Jean-Gabriel Chelala a déjà parcouru plus de 2.000 kilomètres à vélo sur les routes françaises, espagnoles et portugaises pour rejoindre la ville de Lagos au sud du Portugal le 2 février, marquant ainsi la fin de la première étape de son expédition.
Accueilli par le camping Turiscampo, Jean-Gabriel a pu terminer les préparatifs de son cyclomer, un pédalo hauturier conçu spécialement pour la traversée de l'Atlantique. Mais une météo exceptionnellement mauvaise et des formalités administratives particulièrement difficiles avec les autorités portugaises n'avaient permis aucun départ, obligeant le jeune aventurier à une sédentarisation forcée tout au long du mois de février. Lassé d'attendre une autorisation qui semblait ne jamais vouloir venir, Jean-Gabriel a pris un départ en toute discrétion le vendredi 7 mars en fin de journée. " Les différentes institutions gouvernementales se renvoyaient la responsabilité du contrôle du bateau et aucune d'entre elles ne souhaitaient se prononcer sur les possibilités d'un départ, malgré un armement complet du bateau me permettant de naviguer en haute mer en toute sécurité. Nous avons ainsi joué au chat et à la souris durant plus de quatre semaines sans jamais réellement avancer, les autorités portugaises me demandant régulièrement de nouveaux compléments d'informations. Après leur avoir présenté tous les documents souhaités, ils m'avaient demandé pour finir de les traduire intégralement en portugais ! ".
Le défi administratif était de taille, mais n'a pas pour autant découragé le jeune franco-libanais. Une fois lancée sur l'Atlantique, la deuxième étape de l'expédition peut démarrer. Une étape d'envergure puisqu'il s'agit de couvrir près de 4.300 milles nautiques (soit 8.000 kilomètres) entre le vieux continent et Jacksonville en Floride aux Etats-Unis, d'autant que Jean-Gabriel ne possède qu'une expérience très limitée de la mer et de la navigation. Qu'à cela ne tienne, Jean-Gabriel, riche de tout l'enseignement qu'il a su tirer de ses précédentes expéditions, met le cap au Sud poussé par un vent de Nord-Ouest.
Dans une mer agitée, il a dans un premier temps traversé le rail de Gibraltar, la route des cargos qui relient la mer Méditerranée à l'Atlantique, d'abord de jour, puis de nuit. " C'était sans doute la partie la plus délicate et la plus dangereuse de toute ma traversée océanique. Je me suis battu pour réussir à venir à bout de cette autoroute durant la journée, mais la longueur du rail, près de 18 milles nautiques (33 kilomètres), ne m'a pas permis d'en sortir avant la tombée de la nuit ". Dès lors, Jean-Gabriel s'est retrouvé au beau milieu de nombreux mastodontes de fer, poussé par de fortes rafales de vent et dans un véritable bouillon, l'obligeant à naviguer encore toute une seconde nuit. " Pour éviter les cargos, je devais naviguer à contre courant et face au vent pour lutter contre ma dérive qui me menait inévitablement sur la route des cargos. Le détecteur radar sonnait sans cesse, j'étais trempé et transi par le froid, mais tous mes sens étaient bien en éveil. À chaque instant j'analysais la situation, calmement et sereinement pour comprendre la trajectoire de chaque bateau, la direction du vent et la route que j'étais en train de suivre. " Ce qui ne l'a pas empêché de passer tout près d'un choc, puisqu'en surveillant les bateaux qui passaient devant lui, un navire sorti de nulle part est passé de très près derrière son cyclomer. " J'ai pu sentir l'odeur du gazole et la chaleur des moteurs. Le nom du bateau était parfaitement lisible et je pouvais apercevoir chaque personne présente à son bord. Le cargo est passé à près de cinquante mètres ". Au petit matin, Jean-Gabriel sortait du rail, épuisé après une seconde nuit blanche passé à naviguer, mais vainqueur d'une première grande bataille. " Avant de me coucher, j'ai écrit au-dessus de mon hublot les trois mots gravés dans la tête que j'ai toujours appliqué durant mes précédentes expéditions alpines : calme, concentration, lucidité. Je sais que ce sont ces mots qui me permettront d'aller jusqu'au bout de mon aventure ".
Les quatre jours qui suivirent donnèrent à Jean-Gabriel peu de vent, et au lieu de le pousser vers l'Ouest, avait tendance à l'envoyer vers l'Est. Mais surtout, la couverture nuageuse ne lui permettait pas de joindre par téléphone son équipe et plus particulièrement son routeur, Mayeul Riffet. Enfin, son logiciel de navigation pour des raisons mystérieuses a subitement lâché, l'obligeant à une navigation " à l'ancienne ". " J'avais beau tourner le téléphone dans tous les sens, monter sur le toit de mon bateau, rien n'y faisait, je n'avais aucun signal. Je suis donc resté coupé du monde durant quatre jours et ma seule crainte était d'imaginer ma famille et mon équipe très inquiète. Pour ma part, je me suis concentré sur les conditions météorologiques et ma navigation ne cédant ni à la colère, ni a la panique. N'ayant plus de logiciel de navigation, je reportais toutes les deux heures ma position sur un cahier et sur les cartes marines pour connaître à chaque instant ma position, ma vitesse de progression et ma dérive, ce que je faisais également durant la nuit. Après cet épisode, je rajoutais dans ma cabine, à côté des trois précédents mots, les mots : patience et recul ". Rien n'est parvenu à affaiblir le mental d'acier du jeune ingénieur-aventurier, bien déterminé à aller jusqu'au bout de cette nouvelle aventure nautique.
Après avoir repris contact avec la terre ferme et bénéficié d'une météo plus agréable, Jean-Gabriel a pu remettre son cap vers le Sud et profiter plus allègrement des plaisirs de la navigation hauturière. " J'ai pu découvrir des dauphins surfant sur les vagues, des tortues et tous les jours, un banc de poissons nage à côté du bateau m'empêchant sentimentalement de tenter toute pèche ". Le mercredi 19 mars, l'arrivée d'une dépression, remontant des îles Canaries vers Gibraltar, aurait eu pour conséquence d'entraîner le jeune marin directement sur les côtes marocaines. Le choix est vite pris de mettre le cap vers Safi, petit port de pêche marocain, situé à 30km au nord d'Essaouira. En moins de deux jours, Jean-Gabriel Chelala rejoint la côte et le 20 mars en fin d'après-midi, il entre dans le port de Safi où il est chaleureusement accueilli par les autorités marocaines en pleine fête pour célébrer l'anniversaire de naissance du prophète Mahomet. Au Maroc, le discours est bien différent de celui du Portugal : " Vous êtes le bienvenu chez nous. Vous pouvez rester dans notre pays autant que vous le souhaiterez et n'hésitez pas à nous sollicitez, si vous avez besoin de quoique ce soit. Venez nous voir un jour avant votre départ pour que nous puissions vous saluer et vous souhaiter bonne chance dans votre aventure ! ".
Un premier bilan s'impose après deux semaines de navigation. " Il est devenu évident pour moi que la navigation en mer, au même titre que la haute montagne se gagne avant tout dans la tête. Mais l'aventure en solitaire rend les choses plus difficiles et à la fois plus passionnantes, puisqu'il faut agir et réagir seul face à chaque situation, sans jamais pouvoir échanger ou confronter une idée. Ainsi, chaque nuit lorsque je croisais des cargos, il me fallait analyser sa position et sa trajectoire pour être sûr d'éviter toute rencontre indésirable. Quoi qu'il en soit, j'éprouve beaucoup de plaisir à naviguer sur mon embarcation qui se comporte a merveille ".
Jean-Gabriel profite de cette escale pour rectifier quelques problèmes techniques et attend une nouvelle fenêtre météo pour se relancer en direction du nouveau continent dans les jours prochains. L'occasion aussi pour lui de profiter de l'accueil marocain, de sa cuisine et de ses tajines !
© Arrivée de Jean-Gabriel Chelala dans le port de Safi (Maroc) - Photos Abarri Abdelmajid
Pour suivre le défi inédit de tour du monde à la force humaine de Jean-Gabriel Chelala jeangabrielchelala.com
le site est disponible en français, en anglais et en espagnol en attendant la version en russe.
Photos en haute définition, libres de droit à télécharger http://www.jeangabrielchelala.com/telechargement
Vidéos en HD libres de droit pour le droit à l'information, disponibles sur demande auprès de Bretagne Production International Ronan Liot 06 64 21 63 59 Pour suivre la trace en mer de Jean-Gabriel Chelala fournie par la société Sierra Echo balise-spot.fr et via Google Earth http://www.sierraecho.fr/documents/oscoor/traces/jgc.kml
Dossier de presse http://www.jeangabrielchelala.com/page_presse/dossier_de_presse_48nord.pdf Tous les communiqués de presse concernant l'expédition 48° Nord
Médiatisation & Relations Presse
Sylvie Fourcade - Réseau Humacom
tél + 33 (0)1 42 33 26 42 - gsm +33 (0)6 03 05 11 97 - fax +33 (0)1 42 33 44 21