De ce dernier volet d’une trilogie ibérique à succès, on n’en attendait pas grand-chose. Faut dire que le duo Plaza/Balaguero avait quelque peu foiré sa suite, le found-footage en prétexte, le tiroir-caisse ouvert. Préquel aux deux premiers opus, [REC]³ Génesis se situe chronologiquement avant l’infection survoltée de l’immeuble barcelonais que l’on connaît. On est au mariage de Koldo et Clara (Diego Martín et Leticia Dolera), le ton est enjoué, la caméra à l’épaule actionnée, le tonton contaminé. L’introduction ne sera pas longue avant que Plaza sans Balaguero surprenne. Dès les premières minutes, il lâche le concept des premiers REC et son cinéma-vérité. Il n’est plus question de caméra qui bouge, de plans qui remuent, d’instants captés via l’un des personnages : c’est lui qui filme. Et qui filme plutôt bien à vrai dire.
A mesure qu’il s’abandonne aux délices romantico-gores du scénario, Plaza étonne. Même si cette troisième proposition n’a strictement plus rien à voir avec le concept de base, elle est suffisamment culottée pour convaincre. L’humour, distillé tout au long d’un récit ultra resserré (le film dure à peine 1h15), désamorce les litres de sang versé (bien plus que dans le début de la saga) et permet au cinéaste espagnol de livrer les séquences plus belles du film. La vision, notamment, de cette mariée ensanglantée, armée d’une tronçonneuse, qui part sauver son bien-aimé, a tout de l’instantané culte. Le baiser de la mort final- sublime et ludique- vaut également lui seul le détour. [REC]³ Génesis ou le romantisme de l’horreur. Si, si.