Plagiats

Publié le 26 juillet 2012 par Didier Vincent

Beach Please

 

La rive, la côte, la mer, la bronzette. Une photo comme une autre de l'ethnographie touristique qui vit le jour sous nos tropismes, vers Napoléon III, je crois. Les stations balnéaires faites d'accumulation de touristes, de papiers gras, de villas, de sommeil coloré sont des stations couchées. On enfile les kilomètres pour s'échouer, croisière immobile, dans le musée proustien des bains de mer, à jouer les éternels oncles de Tati dans des hôtels tout aussi éternellement surannés. Le vent l'emportera dans le sens de gagnera. On joue à s'ensevelir dans le sable comme dans une performance d'art contemporain. On joue, on joue. Ludions ludiques. On tourne le dos à la Terre qui est très sismique en ce moment. Le flou de la mer, son improbable recommencement serait comme rassurant. Et surtout d'être à la fois seuls et ensemble devant ce flou et toute cette misère à laquelle on a tourné de dos, derrière nous. La terre qui vacille, on le sent.