JEAN DES OLIVIERS.
à Jean
Un matin sur deux je le vois
Le soleil vient à peine de se lever
J'ai écrit de nombreux poèmes
lui s'occupe de ses oliviers
Toujours aux aguets de la moindre branche
qui pointe son nez au pied du tronc centenaire
Il suffit d'exister pour être complet
Dis-moi Jean ce que tu penses et ce que tu sais
Je te parle de l'injustice qui fait que les uns ont de l'argent
et que d'autres ont faim.
Tu me racontes la montagne
les signes du temps qu'il fait
du temps qui passe et du cagnard qui cogne inlassablement
Entre ce que je vois d'un champ à l'autre
passe un instant ta silhouette d'homme
puisant l'eau à la source du père
Si je ne te vois pas je t'imagine
fort comme tes vieux oliviers charpentés
Je sais que demain tu ramasseras les pèches et les abricots
Tu en partageras sans rien dire un plein panier avec moi
mais tu ne liras pas mes poèmes
Un vent très léger passe
ensemble nous écoutons le murmure des arbres
Richard Taillefer.