Photos du concert ICI
24 Juillet 2012, Les prairies de la mer, Grimaud
Comme je le soulignais à l’occasion du festival Rockorama, c’est dans le Var que ça se passe en Juillet pour l’amateur marseillais de rock indé déjà plus ou moins frustré le reste de l’année.
Pas la chance cette année de se rendre au défricheur Midi Festival mais possibilité d’aller à deux dates des improbables par le lieu (un genre de camping de luxe) Plages De Rock que je tenais en haute estime.
Fujiya & Miyagi, Chk chk chk, Elysian Fields, Dum Dum Girls, Friendly Fires et d’autres que je n’ai jamais eu la chance de voir comme Emiliana Torrini y sont passés.
Gratuitement.
A l’aune de Marseille 2013, on regrette évidement qu’un évenement similaire sur les plages du Prado ou au Parc Borely relève de la pure utopie.
Ouverture de la soirée avec les Irlandais de The Cast Of Cheers dont le premier album “Family” est paru le mois dernier.
Premier essai qui ne m’a pas spécialement marqué, mais dont les morceaux courts et percutants s’avèrent taillés pour la scène.
Sans originalité aucune mais avec énergie et humilité, le groupe met une bonne partie du jeune public dans sa poche.
Un peu pensé aux Rakes et à Foals en dansant sur leur Brit pop aux relents post punk, avec un batteur survolté, des riffs rapides et lignes de basses entêtantes.
On y entend aussi un peu de Vampire Weekend pour ces accords un peu exotiques et un synthé moins raccoleur que la moyenne des groupes actuels.
Difficile d’évaluer la durée de vie de leurs minintubes “Animals”, “Human Elevator” et surtout “Trucks at night” mais les intentions étaient là.
Ne nous voilons pas la face, c’est principalement pour Santigold que beaucoup ont fait le déplacement.
Premier passage dans la région pour la New Yorkaise, son groupe et ses danseuses, aux looks aussi étudiés que leurs chorégraphies.
C’est plus un show qu’un concert à proprement dit, si les parties instrumentales sont jouées pour la plupart, il y a à priori pas mal de play back coté voix.
Au moins pour les morceaux où elle danse frenetiquement, se déplace tout au long de la scène disposée exprès, les musiciens étant au second plan.
Ce bémol à part, tout ce qu’on aime dans ses deux albums est là, une pop mutante sensuelle et eclectique, qui reprend les choses là où les a laissé M.I.A. qui semble s’être perdue en route depuis le succès de “Paper Planes“
Coller une etiquette à Santigold est totalement vain puisqu’elle maîtrise tous les genres qui nourissent sa musique.
C’est à la fois rock, soul, dub et mis à part quelques titres laidback comme “Anne”, difficile de ne pas bouger ses fesses.
Aligner d’entrée des bombes comme “Go”, “LES artistes”, “Lights Out” et “Say Aha” place la barre très haut.
Petite session kuduro avec les danseuses et elle revient avec le “Hold the line” de Major Lazer et son récent et meilleur single à ce jour, le formidable “Disparate Youth”.
Grosse ambiance avec l’autre tube du dernier disque “The keepers” et surtout avec le débridé “Creator” où elle invite des dizaines de fans à danser sur scène.
Ca devient un peu le bordel un peu dans les premiers rangs et j’apprécie d’un peu plus loin la fin du show avec notament “Big mouth”, “Unstoppable” ou une reprise du “Bootay” de Spank Rock.
Santigold n’a peut être pas encore écrit la chanson ultime qui va réellement l’imposer comme la star mainstream qu’elle mérite de devenir mais le grand public ne perd rien pour attendre.
Avec ce show rodé et spectaculaire (voire assez loufoque avec l’apparition d’un cheval géant) elle a confirmé ce soir son potentiel d’entertaineuse hors pair.