J’espère que le toujours excellent et sur la brèche Riccardo Petrella ne m’en voudra pas de reprendre le titre d’un de ses articles - déjà ancien, preuve s’il en était besoin que l’on nous bourre le mou depuis bien plus de 20 ans : m’intéressant à ces questions depuis le début des années 1980, je dirais même 30 ans ! - paru sur le Monde diplomatique Litanies de Sainte Compétitivité (fév. 1994) fort opportunément sur titré : « Misères de l’économisme, dangers de la mondialisation »… Rien de nouveau sous le soleil (de Satan ?).
Si je dois l’essentiel de ma culture économique à de fort bons profs - pour se permettre d’être intelligemment critique mieux vaut s’appuyer sur des bases sérieuses - la lecture assidue du Monde diplomatique constitua depuis 1983 l’essentiel de ma critique de l’ultralibéralisme, de la mondialisation et de la globalisation (les termes n’étant pas tout à fait synonymes). Culture complétée par d’autres publications ou ouvrages.
Or donc, la question de la compétitivité revient à l’ordre du jour. Plus de 100.000 emplois - tous secteurs confondus - paraissant menacés à relativement court terme en France. Sans doute était-cela « l’été meurtrier » promis à plusieurs reprises par quelques nabots de l’UMP. En attendant la fin de l’été et la chute non des traditionnelles feuilles de marronniers - prévoir également des bogues qui tomberont dru sur la tête des futurs chômeurs - mais des lettres de licenciements en veux-tu en voilà. « Automne à Pékin » égale-ment puisque c’est une destination privilégiée (avec les pays les plus pauvres de l’Union européenne et l’Inde) des délocalisateurs.
Sachant par ailleurs pertinemment que Xavier Bertrand fit pression sur les chefs d’entreprises afin que les plans sociaux dans leurs cartons ne fussent pas dévoilés avant les élections : Bertand se démène pour décaler les plans sociaux (Challenges 15 fév. 2012. Information abondamment reprise en son temps par mes amis d'Actu-Chômage Les plans sociaux qui vont tomber après les élections (12 avril 2012). Il m'étonnerait qu'ils eussent alors encore l'espoir que Nicolas Sarkozy l'emporterait, la tendance me semblant plutôt à faire payer la note aux socialistes. Bin, oui quoi ! Ils sont à peine au pouvoir - 2 mois - qu'ils seraient responsables du chômage qui n'a fait que croître inexorableemnt depuis 2009 et de l'industrie qui se se barre en couilles. La faute à qui ?
Quand bien même savions nous tous ces plans sociaux mis sous le boisseau, je ne peux que donner raison à Najat Vallaud-Belkacem : « la droite au pouvoir a laissé des cadavres dans les tiroirs » (28 juin 2012). De même qu'elle eut tout à fair raison d'incriminer l'équipe Fillon "au courant" au sujet de PSA (Europe 1, le 13 juil. 2012) ce que Claude Bartone - alors encore simple député du Parti socialiste et remettant en cause le bilan économique du précédent gouvernement - traduisit fort justement par "Des difficultés cachées sous le tapis" (Europe 1, le 3 juin 2012).
Que dire de Nicolas Sarkozy recevant à plusieurs reprises Philippe Varin, patron de PSA ? A l‘évidence non pour « parler du nouveau modèle qui allait sortir chez Citroën et Peugeot (…) c’était pour parler de ces sujets-là » affirma le 11 juillet 2012 Michel Sapin, relevé entre autres articles sur L’Usine nouvelle Le ministre du Travail accuse Nicolas Sarkozy d'avoir fait repousser le plan social de PSA .
Aux licenciements - boursiers ! - et fermetures de sites s’ajoutent les sous-traitants. Cela commence déjà ais-je lu in fine d’un article du Monde qui nous apprend que « L'usine de sous-traitance automobile TRW (312 salariés), implantée à Ramonchamp (Vosges) et dont le principal client est PSA, s'est déclarée en cessation de paiement et devait demander à être placée en redressement judiciaire, mardi 17 juillet, ont indiqué, lundi, les syndicats »… Selon leur avocat, Me Ralph Blindauer « La situation est la même depuis des années. La maison mère, qui fait des bénéfices, a décidé de couper le robinet. On assèche volontairement le carnet de commandes pour fermer l'usine ». Emmanuel Perrin, représentant syndical ajoutant que « l'on a retiré le gros client, Volkswagen, pour le mettre en République tchèque ». CQFD. Comment ne pas penser au Molière des "Femmes savantes" : « qui veut noyer son chien, l'accuse de la rage » ?
Il importe également de savoir qu'il est constant que pour un poste direct supprimé dans l'industrie s'y ajoutent 3 ou 4, sans même parler des commerces de proximité qui souvent mettent la clef sous la porte, les agences immobilières idem, et toute l'économie locale. L'on ne peut s'empêcher de penser aux tragiques conséquences de la fermeture de l'usine d'Aulnay-sous-Bois dans un département déjà aussi sinistré sur le plan de l'emploi que la Seine-St-Denis...
Le titre même de l'article du Monde vaut son pesant de cacahuètes mais prière de ne pas rire, la situation est vraiment trop grave Selon Philippe Varin, PSA paye en partie le prix de "sa citoyenneté" (17 juil. 2012). C’est le dernier gimmick à la mode de PSA, du Medef et de l’UMP, repris en chœur non seulement par Gérard Longuet qui défend PSA, en difficulté en raison de choix d'"entreprise patriote" (L’Express 17 juil. 2012) mais également par tous les aboyeurs patentés qui multiplient les conneries et mensonges sur toutes les initiatives du gouvernement Ayrault - il me faudrait plus de temps et de place pour tous les épingler mais croyez bien que je ne les raterais pas, j’ai suffisamment de munitions dans mon carquois !
Ils s’en donnent à cœur joie - j’aurais envie d’écrire à chœur joie tant leur ensemble est parfait, l’air , les paroles et les interprètes étant toutefois nuls à chier. Dernier épisode en date : la droite a fait d’Arnaud Montebourg, chahuté à l’Assemblée, sa cible préférée (Le Monde 17 juillet 2017) où Hélène Bekmezian et Alexandre Lemarié relatent cette déplorable séance des questions au gouvernement. Je vous conseille la vidéo de LCP Assemblée nationale (17 juil. 2012).
Un tel comportement est bien évidemment indigne d’élus de la République. Même pas le niveau d’une cour d’école ou alors dans le pire des collèges de banlieue pourrie quand une mafia de délinquants y instaure sa loi du plus fort. Comme ils ne peuvent ni ne veulent admettre leur totale responsabilité dans la déconfiture de l’industrie française - la droite fut 10 ans au pouvoir ! Et la gauche depuis seulement deux mois… - et qu’ils ne cessèrent de louer le prétendu volontarisme de Nicolas Sarkozy en la matière.
Lequel Tartarin de l’Elysée ne fit jamais qu’acquiescer à tous les diktats des dirigeants des multinationales et se poser en sauveur de l’industrie à quelques encablures de l’élection présidentielle en adoptant des mesures de pur replâtrage qui foirent les unes après les autres.
Attitude que l’actuel ministre du travail jugea « criminelle » sur France inter, précisant que le terme « criminel » fut utilisé par un ancien ministre de Nicolas Sarkozy à propos des débats lors de la grande conférence. Je ne saurais que lui donner raison : « Ce ne sont pas de bonnes méthodes » que d’utiliser un terme « aussi violent ».
L’on sait, grâce à un article du Point qu’il s’agit de Laurent Wauquiez jugeant criminelle une augmentation de la CSG (10 juil. 2012) - ancien ministre du Travail qui ne réussit pas plus que Xavier Bertrand à faire reculer le chômage d’un poil et s’en contreficha aussi admirablement. Né une cuiller d’argent dans la bouche, sa pseudo défense des classes moyennes ne résiste guère à l’analyse comme je l’ai souventes fois démontré, chiffres à l’appui. Les classes moyennes qu’il défend émargent bien plus volontiers à 8.000 € euros par mois (sinon rien) qu’à 2.500 €, salaire moyen des fonctionnaires de l’Education nationale, des infirmières ou des flics, en fin de carrière. Autrement représentatifs de la catégorie la plus basse des classes moyennes.
N’ose-t-il pas - comme au demeurant certains prétendus économistes qui n’ont à l’évidence plus aucune notion de la division des catégories socioprofessionnelles telles que l’on me les enseigna - situer le revenu des classes moyennes au niveau du Smic ! Ce qui devrait être le revenu le plus bas des salariés à temps complet.
Je l’ai entendu sur France Info - non sans avoir envie de grincer des dents - soutenir que cette mesure toucherait notamment les éboueurs. Je ne sais de quels privilégiés il ose parler, s’il en existe - peut-être les conducteurs des bennes ? Mais je sais de source sûre que la plupart de ceux qui manient les poubelles sont loin d’être des privilégiés quand ils ne sont pas - mystère de la sous-traitance à des sociétés peu recommandables - des travailleurs clandestins acceptant n’importe quelles conditions de travail.
Sauf la grande amitié que je lui porte, je suis en désaccord sur ce point avec Joël, bloggeur émérite de la République du Peuple qui estime que les défavorisés ne seront pas touchés ! Sauf avec la CSG ! (16 juil. 2012). Mon argumentation tiendra en quelques lignes : la TVA sociale que Sarkozy & consorts voulaient nous administrer - plus de 2 % ! - nous touche à chaque fois que nous achetons quelque chose et ce même si nous nous contentons du moins cher, en n’ayant garde d’oublier que le passage de la TVA dite sur les produits de première nécessité - et j’en ai en son temps suffisamment souligné toutes les aberrations - de 5 à 7,5 % nous frappe de plein fouet : malheur aux salauds de pauvres !
Lors même que la CSG n’est prélevée sur les revenus des salariés ou retraités qu’une fois par mois. Un rapide calcul sur mes dépenses mensuelles - ne pas oublier que la TVA est prélevée également sur nos consommations de gaz et d'électricité, d'eau, les abonnements à France télécom, de téléphonie mobile et fournisseurs d'accès Internat, les contrats d'assurance, etc. Soit toutes ces dépenses dites "incompressibles" qui grèvent bien davantage les budgets des ménages les plus modestes. Pour le reste - l'alimentation au premier chef - se débrouiller avec ce qui reste... J'arrive grosso modo à un total de TVA - cote mal taillée entre la TVA à taux plein et à taux réduit entre 150 € et 200 € (par mois) soit le double de la CSG (entre 70 et 80 € par mois)... CQFD.
Pour que la mesure soit pleinement juste pour nous - habitants de la Planète pauvre - il faudrait en même temps abroger les dispositions sur la TVA sur les produits de première nécessité et en remettre la liste à plat. J’ai au demeurant plaidé en son temps pour le retour d’une TVA à 33 % sur les - véritables - produits de luxe. Est-il normal - exemple parmi beaucoup d’autres ! - que les nuits dans un palace fussent assujettis au taux de la TVA réduite ? Le Ritz - cher au cœur du 1er cercle sarkozyste et des époux Balkany - au même taux que le tarif de l’eau du robinet, en n'ayant garde d'oublier que les compteurs sont assujétis à la TVA au taux plein ! Décidément « Quelque chose de pourri au royaume de Sarkozy » !
Cette petite revue d’actualité étant faite, je dois pour en terminer tout à fait avec la question du coût du travail en France - « Insupportable » ! Selon Philippe Voirin pour PSA - et la palanquée du même acabit de tout ce que compte la France en matière de prédateurs gloutocrates multimillionnaires sinon multimilliardaires du COUC-40, fort amis de Nicolas Sarkozy, le « président des riches » en n’ayant garde d’oublier Laurence Parisot pour le Medef - laquelle navigue entre deux eaux; meilleur moyen pour boire la tasse ! - ainsi que le ban et l’arrière ban des aboyeurs stupides de la meute de l’UMP, qu’ils fussent aujourd’hui dans la mouvance de Copé ou Fillon : même combat !
Pour ne pas encourir une fois de plus le reproche - souvent justifié - d'écrire de trop longs articles, d'autant que la matière est très riche, je vous donne rendez-vous dans deux autres articles... Le premier, consacré notamment au coût du travail en France, le second au cas Dentressangle.