Morale et sport, un couple si impossible ?
L’argent n’a pas d’odeur, le sport a besoin d’argent, les sponsors ont de l’argent, donc les sponsors n’ont pas d’odeur. Tel est le syllogisme du jour qui pourrait cyniquement s’appliquer aux jeux olympiques qui s’ouvriront après demain à Londres.
Je ne peux en effet que comprendre l’écoeurement et partager l’émotion ressentis à la fois par les métallos belges et leurs collègues français à l’idée que la flamme olympique soit portée par un individu si peu scrupuleux que l’est Monsieur Lakshmi Mittal. Ceci d’autant plus que cela ne l’empêche nullement d’agiter le spectre d’autres fermetures de sites métallurgiques en Europe. Une menace à peine voilée, face à la polémique que cette décision du CIO engendre ? Ce Monsieur ne mesure sans doute pas vraiment l’honneur qui lui est fait de porter la flamme, sans quoi il s’en abstiendrait : comment peut-on avoir l’indécence d’accepter une telle mission quand on tient en haleine avec tant de mépris depuis des mois et des mois les sites de Florange et de Liège ? Et cela sans la moindre considération pour tous ceux qui ont fait sa fortune, dont ces 70 000 personnes qu’il a licenciées à travers le monde sans autre forme de procès ?
S’il suffit de construire une tour pour racheter son image, alors il n’y a plus de justice… Et le sport ne contribue plus du tout à l’entretien du feu sacré… Il serait vraiment plus que temps dans ce cas que ce vieux monde s’écroule : il pue.