On a beau savoir que la peur n’est pas fondée, cela ne réduit en rien la réaction. L’idée même de prendre rendez-vous chez un dentiste suffit à déclencher une véritable crise associant palpitations, tremblements, nausées, voire vomissement, transpiration, bouche sèche ou quelques fois hypersialie (production excessive de salive), changement du comportement quelques fois agressif.
Stade 1
Les patients (plus d’hommes que de femmes) ont déserté depuis fort longtemps les cabinets dentaires.
L’odeur du cabinet dentaire, le mauvais gout des produits dentaires; le bruit de la turbine, la vue de la seringue, la peur de vomir (émétophobie) entrainent un enfer émotionnel.
Ils préfèrent "s’auto-médiquer", supporter la douleur, éviter de sourire, plutôt que de franchir la porte du cabinet dentaire.
Il ne faut pas confondre la simple appréhension des soins dentaires avec la stomatophobie.
Ces patients restent prisonniers de leur secret, conscients de l’absurdité de leur phobie, ils la dissimilent de peur d’être taxé de faiblesse, peur d’être jugé par autrui et mal jugé. On entend souvent: "vous allez être choqué de mon état, vous allez me gronder." La stomatophobie est toujours cachée car culpabilisée.
A ce stade, 20 à 30% des patients, en fonction de l’ancienneté de la phobie, peut être soigné sous anesthésie locale, par relaxation, éventuellement hypnose suggestion ou kalinox (protoxyde d’azote).
Stade 2
Le patient stomatophobique est accompagné par un membre de sa famille - enfant, conjoint ou ami intime - qui compatit à sa souffrance. A l’émétophobie s’associent la phobie du sang, l’agoraphobie, la phobie sociale, voire TOC. Ces polyphobies empoisonnent leur vie et celles de leur entourage.
Un sentiment de honte impose une consultation spécialisée en dehors de la présence de l’assistante.
Le traitement sous anesthésie générale est souvent la solution.
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