Un officier de la marine canadienne arrêté en janvier pour des faits d'espionnage présumé pourrait avoir révélé "à une entité étrangère" des informations confidentielles collectées par les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'Australie, rapporte la presse australienne. L'officier Jeffrey Paul Delisle, qui travaillait dans un centre de communications et de renseignement de la marine à Halifax (sud-est du Canada), a été inculpé en janvier par la justice canadienne.
Peu après, plusieurs diplomates russes en poste au Canada ont été renvoyés. Le ministère russe des Affaires étrangères a démenti un lien entre ces deux événements. Selon le Sydney Morning Herald, l'officier canadien aurait également vendu à Moscou des informations obtenues par signaux (radio et radar) collectées par les Etats-Unis, l'Australie, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande (Note de TB : le vaste réseau d'espionnage planétaire Echelon ?).
Ces informations sont "classifiées" à un degré de confidentialité plus élevé que celles révélées par le soldat américain Bradley Manning, l'informateur présumé du site WikiLeaks, selon le quotidien qui cite des sources des renseignements australiens. Jeffrey Paul Delisle a été au centre de discussions entre de hauts responsables australiens et canadiens, ainsi que l'objet d'une réunion internationale secrète en Nouvelle-Zélande en début d'année, ajoute le journal.
"La communauté des renseignements obtenus par signaux est très étroite, nous partageons nos renseignements surtout avec les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et le Canada", a déclaré un ancien officier australien de cette branche des renseignements. Une porte-parole du ministère australien de la Défense a indiqué que le gouvernement ne commentait pas les informations liées aux renseignements.
Au Canada, Delisle est passible d'une peine d'emprisonnement à vie s'il est reconnu coupable.
Sur le réseau ECHELON, lire le petit ouvrage très instructif de Claude Delesse récemment édité.