Sur les 10.288 SIN transmis à l'InVS ces dix dernières années, 343 ont impliqué des ABRI, une incidence qui augmente, précise l'InVS, puisque ces SIN représentaient entre 2% et 3% de l'ensemble de 2003 à 2008 et atteignent 11,1% sur les 5 premiers mois de 2011.
AB est capable d'acquérir rapidement une résistance aux carbapénèmes, dont l'imipénème, conduisant à des difficultés thérapeutiques. Cette résistance s'accroît également et cette émergence est confirmée par plusieurs études, dont une étude génomique du CNRS qui conclut qu'A. baumannii se caractérise par la vitesse à laquelle elle accumule les résistance : en 30 ans, AB serait passé d'une susceptibilité à la plupart des antibactériens à une résistance quasi-totale.
Au total, 172 décès ont été rapportés dans les SIN impliquant au moins un ABRI. Sur les 315 SIN n'impliquant que des ABRI, 160 décès ont été rapportés pour 936 cas au total, soit un taux de mortalité de 17%.
Des foyers épidémiques ont été relevés dans certaines régions de France, la région Aquitaine, le Nord-Pas-de Calais et la Martinique. Les régions ayant signalé le plus grand nombre d'ABRI sur la période de l'étude, soi 10 ans, étaient l'Île-de-France (27%), le Nord-Pas-de-Calais (18%), l'Aquitaine (9%), Provence-Alpes-Côte d'Azur (8%) et Midi-Pyrénées (8%).
Enfin, le contrôle d'une épidémie à AB passe par une désinfection soigneuse, l'isolement des patients et la fermeture des services contaminés.
Source : InVS BEH 24 juillet 2012 / n° 31-32 (Visuel CNRS Photothèque / Pierre-Edouard Fournier. Acinetobacter baumannii en culture sur gélose chocolat).
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