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PSA: des pertes mais un titre en hausse

Publié le 25 juillet 2012 par Radiocaracol @radiocaracol1

PSA Peugeot Citroën a dévoilé mercredi l’ampleur de ses difficultés financières, mises en doute par le gouvernement, avec une lourde perte au premier semestre liée à la morosité des marchés en Europe qui le conduit à tailler dans ses effectifs et ses investissements.

PSA: des pertes mais un titre en hausse

PSA – Photo AFP

Le premier constructeur automobile français a essuyé une perte nette 819 millions d’euros, contre un bénéfice net de 806 millions au premier semestre 2011.

 
Cela n’a pas empêché l’action de progresser à la Bourse de Paris, le titre, éreinté ces dernières semaines, progressait de 3,78% à 6,48 euros vers 10h00, soit la plus forte hausse du CAC 40.

« Le groupe a passé beaucoup de mauvaises nouvelles dans ces résultats. En plus, un cours à 6 euros intègre déjà quelques catastrophes », souligne Xavier de Villepion, vendeur d’actions chez Global Equities, afin d’expliquer la hausse du titre.
« Maintenant, les investisseurs se tournent vers le redressement du groupe, qui va être long », selon lui.

 
La perte s’explique par la contre-performance de sa branche automobile, son coeur de métier, à quoi s’ajoute le coût de l’arrêt de ses activités en Iran et d’autres dépréciations.

 
Le résultat opérationnel courant ressort tout juste à l’équilibre (4 millions d’euros, contre 1,16 milliard un an plus tôt) à cause d’une perte opérationnelle courante de la division auto de 662 millions. Elle s’explique par la mauvaise tenue des marchés européens, attendus par PSA en repli de 8% sur toute l’année.

 
Ses autres activités (équipementier Faurecia, logistique avec Gefco et Banque PSA Finance) sont restées dans le vert.
Le chiffre d’affaires total a reculé de 5,1% à 29,6 milliards d’euros.

« Nous avons besoin de rétablir notre rentabilité automobile », a indiqué le président du directoire Philippe Varin lors d’une conférence d’analystes.

 
C’est cette nécessité qui a conduit le groupe à présenter le 12 juillet un plan de réorganisation en France qui a fait l’effet d’une bombe et a valu à PSA de vives critiques du gouvernement.

« Le gouvernement joue son rôle », a estimé M. Varin.

 
La suppression prévue de 8.000 postes dans l’Hexagone, l’arrêt de la production à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) et la baisse de la production à Rennes (Ille-et-Vilaine) font l’objet d’un nouveau comité central d’entreprise (CCE) extraordinaire en cours à Paris.

 
PSA avait averti qu’il brûle actuellement 200 millions d’euros de liquidités par mois. En 2013, ce rythme devrait être divisé par deux.

 
Pour autant, le groupe estime que, face à la baisse des marchés européens, son principal débouché, son plan d’économies et de cessions d’actifs en cours ne suffit plus. « Nous sommes à mi-chemin de ce plan, à 503 millions d’euros », a précisé le directeur financier Jean-Baptiste de Chatillon lors d’un point téléphonique.

« Nous poursuivons notre programme de cession d’actifs au deuxième semestre » avec la réduction de la part détenue dans Gefco et de nouvelles ventes dans l’immobilier, après la cession du siège parisien de l’avenue de la Grande Armée en crédit-bail.

 
PSA a dévoilé mercredi un nouveau plan à l’horizon 2015 de 1,5 milliard d’euros qui doit permettre « de dégager un flux de trésorerie opérationnel à l’équilibre à fin 2014″. C’est à dire que le groupe compte ne plus subir de saignée financière à cette date.

 
Outre les réductions de postes en France, dont l’impact est estimé à 600 millions, PSA va réduire ses investissements (Capex) de 550 millions d’euros.

« Nous étions à un pic d’investissements en 2011-2012″ et il était prévu qu’ils diminuent, a justifié M. de Chatillon.

 
350 millions supplémentaires viendront d’une « optimisation des coûts de production » grâce à l’alliance conclue cette année avec General Motors au début de l’année.

« Nous comptons sur notre plan 2015 pour poursuivre notre stratégie » d’internationalisation et de montée en gamme de ses modèles, a poursuivi M. de Chatillon. PSA vend 39% de ses véhicules hors d’Europe, quand son concurrent national Renault en réalise 47% hors du continent.

 
PSA a vendu plus en Chine, en Russie mais a souffert en Amérique latine au premier semestre.

 
Le constructeur a réduit sa dette nette à fin juin à 2,4 milliards d’euros, contre 3,4 milliards un an plus tôt. Il compte la maintenir à ce niveau d’ici la fin de l’année. Le constructeur dispose aussi d’une « sécurité financière supérieure à 12 milliards d’euros ».

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