La critique de Claude :
Dans la série "je relis tout William Boyd", voici son cinquième roman, paru dans sa traduction française, par Christine Besse, en 1994.
Cette après-midi bleu, c'est un ciel d'orage tropical sur la baie de Manille aux Philippines, et, 30 ans plus tard, sur la rade de Lisbonne. L'orage est, bien sur, celui de l'amour fou.
Comme toujours chez Boyd, le héros est un homme jeune, intelligent, inventif - ô combien ! -, et amoureux. C'est le fils d'un solide et banal ingénieur des Chemins de fer, écossais perdu à Manille, et d'une descendante de la bourgeoisie métisse philippine.
Brillant chirurgien, il transpose dans son service, en 1903, les idées de Pasteur et de Lister sur l'asepsie, tandis que son Collègue et rival Diaz continue à opérer en redingote. Il est aidé par Pantaleon Quiroga, un anesthésiste passionné d'aviation, et sans doute aussi impliqué dans la résistance au tout nouvel occupant américain qui vient d'arracher les Îles à Espagne.
Malheureux en ménage, il tombe follement amoureux d'une belle américaine mariée, qui va transformer sa vie de notable moderniste et respecté. L'histoire est racontée 30 ans après par sa petite-fille architecte à Los Angeles, personnage attachant par son courage et sa liberté d'esprit.
Comme toujours, l'imagination de Boyd vous remplit d'admiration, comme son art descriptif. Les sentiments sont justes, l'histoire passionnante. Bref n'hésitez pas à le dévorer.
L'après-midi bleu, roman de William Boyd, édité en poche chez Points, 387 p. 7,50€