Magazine Beaux Arts
L'affaire André Desjardins : plus déçue que soulagée!
Publié le 24 juillet 2012 par Paule @patty0greenJ'avais envie d'ajouter mon mini grain de sel. Ça me travaille depuis le début de la controverse. Je m'opposais moins à l’œuvre d'André Desjardins, qu'au processus par lequel celle-ci allait aboutir au Stade Olympique. Celui-ci avait visiblement été bafoué. Je questionnais donc, par ricochet, le choix de son œuvre. Mais cette opposition n'était pas "personnelle". Enfin, avais-je vraiment besoin de préciser que j'appréciais ou que je n'appréciais pas cette œuvre? Était-ce vraiment important dans le contexte? Je ne crois pas.
Bien sûr, c'est la maquette de l’œuvre en question qui a semé en moi la suspicion. Je ne connaissais pas cet artiste ni d'Ève, ni d'Adam. Et mes recherches m'ont révélé un artiste plutôt méconnu, ce qui allait à l'encontre de ce que proclamaient les médias. Là encore, quelque chose avait été bafoué.
Je suis peut-être critique et historienne de l'art, mais je fais de la peinture. Je fais du dessin. Je fais de la musique. Et on ne crée pas pour embêter les critiques d'art. On crée parce qu'on a envie de créer, par amour pour l'art. Je fais de la critique. Je fais de l'histoire de l'art. Je discrimine. Et on ne fait pas de la théorie de l'art pour embêter les artistes. On la fait parce qu'on a envie d'en faire, par amour pour l'art, encore une fois!
On peut être critique, on peut être suspicieux, on peut soulever des injustices dans toute cette affaire, peu importe notre parti pris. Mais se taper dessus? Absurde. Pourtant, c'est ce que j'ai vu un peu partout sur le Web depuis le début de la controverse.
Des critiques d'art qui tapent sur d'autres critiques d'art.
Des critiques d'art qui tapent sur des artistes.
Des artistes qui tapent sur des critiques d'art.
Même celui qui dénonce l'intimidation dans toute cette affaire le fait de manière intimidante.
Je n'arrive plus à dire si je suis aujourd'hui soulagée par le déroulement de toute cette affaire ou complètement déçue.