L'abreuvement rationnel du lapin

Par Selectionsavicoles

L‘ABREUVEMENT RATIONNEL DU LAPIN

Pendant très longtemps, l'alimentation tra­ditionnelle des lapins a été constituée de bet­teraves, de carottes, d'herbes.... c'est‑à‑dire d'éléments riches en eau. L'habitude n'était donc pas de donner à boire aux lapins, ou du moins les éleveurs n'attachaient‑ils pas une très grande importance à cette question.

Depuis, l'élevage du lapin s'est orienté vers des méthodes modernes qui font appel à l'ali­ment lapin en granulés. Pour obtenir le maxi­mum d'efficacité, il est nécessaire d'utiliser un aliment complet sans apport de foin, même si ce dernier est souvent recommandé en complément. La teneur en humidité d'une telle nourriture est au maximum de 14%. Il doit être considéré comme une alimentation sèche, qui ne peut en aucun cas couvrir les besoins en eau du lapin.

QUELS SONT LES BESOINS EN EAU DU LAPIN ?

Afin de situer l'importance des besoins en eau du lapin, il convient de rappeler qu'un kilogramne de chair contient 775 g d'eau, et qu'une mère lapine peut produire plus d'un quart de litre de lait par jour. Si l'on veut obtenir une lactation normale et une crois­sance rapide, il est donc absolument néces­saire de fournir de l'eau aux lapins. Rappelons également qu'une partie de l'eau absorbée est utilisée pour éliminer les déchets de fonction­nement de l'organisme (urines, déjections, respiration).

Des observations précises ont montré que les quantités d'eau consommées par le lapin sont très importantes. C'est ainsi qu'une mère la­pine consomme environ 1 litre d'eau durant les heures qui suivent la mise bas. Et les besoins en eau augmentent avec la tempéra­ture : en été, une lapine et sa portée de lape­reaux peuvent consommer jusqu'à 4 litres d’eau par jour.

Globalement, on estime que la quantité d'eau nécessaire à une mère lapine et à l'élevage de sa portée, de la naissance à la vente, varie de 80 à 120 litres d'eau. Ces quelques chiffres démontrent d'une façon éloquente que dans l'élevage du lapin il est nécessaire de donner de l'eau claire à volonté.

QUE SE PASSE-T-IL EN CAS D’ABREUVEMENT INSUFFISANT ?

1. Dans le cas des mères

Si une mère lapine ne peut disposer de l'eau dont elle a besoin dans les heures qui suivent la mise bas, sa montée de lait peut être bruta­lement interrompue, ce qui entraîne un aban­don de la portée. Dans les cas extrêmes, elle peut manger ses petits afin de satisfaire ses besoins en eau.

Ultérieurement un manque d'abreuvement entraîne une production de lait insuffisante, par conséquent une mortalité accrue des jeu­nes lapereaux et un poids insuffisant au moment du sevrage. Ce problème est d'autant plus accentué que, ainsi que l'a montré M. Pru­dhon, le lapin ingère une quantité d'eau égale à deux fois celle des matières sèches. Indépen­damment de la carence en eau, un déficit en cet élément entraînera une limitation de la con­sommation d’aliment, et par conséquent des apports nutritionnels insuffisants.

2. Dans le cas des lapereaux à l'engrais

Nous venons de voir que le lapin règle sa consommation d'aliment sur sa consomma­tion d'eau; si l'abreuvement est insuffisant, les lapereaux à l'engrais ne consomment pas as­sez de nourriture sèche.

Avant le sevrage, les lapereaux commen­cent à absorber un peu de granulés au cours de la troisième semaine d'âge. Cette consommation s'accentue durant la quatrième semaine. En cas d'isuffisance d’abreuvement, cette augmentation de consom­mation ne se produit pas, ce qui entraîne très souvent des troubles d'adaptation et des diar­rhées, dans les jours qui suivent le sevrage.

Après le sevrage, une consommationn insuffisatne d'aliment entraîne:

‑ une forte diminution de la croissance,

‑ une augmentation de la durée d'engraisse­ment,

‑ une élévation de l'indice de consomma­tion, et finalement une mauvaise rentabilité de l'élevage.

Un bon abreuvement, c'est‑à‑dire un abreu­vement continu tant au niveau des mères que des lapereaux, réduira également le nombre des cas de diarrhée. En effet, dans les élevages mal conduits, l'apport d'une certaine quantité d’eau froide à des animaux assoiffés depuis plusieurs heures entraîne chez les sujets les plus gourmands un véritable "gavage" en eau fraîche ou froide, ce qui est toujours préjudi­ciable au bon fonctionnement intestinal.

Rappelons enfin qu'un apport insuffisant en eau ne permet pas un fonctionnement rénal correct. Une accurnulation des déchets azotés dans l'organisme provoque alors des troubles graves tels que l'entérotoxémie.

L'eau à volonté ne supprimera pas tous ces problèmes, mais elle les réduira dans des proportions importantes. Elle est donc une nécessité, et pour y parvenir, il est possible d'affirmer que l'abreuvement automatique est pratiquement une obligation. C'est en effet le seul moyen d'assurer effectivement un abreuvement con­tinu et suffisant dans de bonnes conditions.

LES AVANTAGES DE L’ABREUVEMENT AUTOMATIQUE

L'abreuvement automatique assure à l'éle­veur :

‑ une meilleure hygiène dans son élevage : diminution des abandons de portées, diminu­tion du cannibalisme, diminution de la paraly­sie des lapines, diminutionde la fréquence des diarrhées et des entérotoxémies,

‑ une plus grande simplicité dans la conduite de son travail (une eau toujours propre, sans avoir à y penser, au lieu de remplissages fréquents, fastidieux et de toute façon toujours insuffisants),

‑ un meilleur rendement grâce à une crois­sance plus rapide, des indices améliorés, une meilleure qualité des lapereaux, un rendement supérieur à l'abattage.

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