Et si le Louvre se transformait en bande dessinée géante où chaque tableau était une case, chaque visiteur un personnage ? C’est l’idée qui traverse l’esprit de David Prudhomme tandis qu’il déambule dans ce « palais des beaux hasards ». Chaque année, les éditions Futuropolis proposent à un bédéiste de raconter le Louvre à la première personne, de poser un regard libre et déluré sur ses 60 000 m² de galeries et ses dizaines de milliers d’œuvres d’art. Nicolas de Crécy et Marc-Antoine Mathieu se sont déjà prêtés à l’exercice, brillamment.
C’est donc au tour de David Prudhomme de s’approprier les lieux. Page après page, il décrit une après-midi passée au Louvre, en compagnie de Rembrandt, Fra Angelico et Léonard de Vinci. Mais les artistes et les œuvres l’indiffèrent : il s’intéresse aux visiteurs, passionnés d’art ou simples touristes, lancés dans des visites-éclairs, des promenades en amoureux ou des errances solitaires. Son regard perçant et sa plume alerte immortalisent cette petite comédie humaine : ils sont des milliers à vouloir photographier la Joconde, à s’embrasser devant un couple égyptien, à s’agglutiner devant les naufragés de la Méduse, à placer leur tête dans la gueule d’un lion romain.
Quasiment muette, cette Traversée du Louvre est à la fois drôle, poétique et émouvante. Côtoyer les œuvres, n’est-ce pas partager, l’espace d’une seconde, leur grandeur et leur éternité ?
La Traversée du Louvre, David Prudhomme, Futuropolis
Camille P.