En principe, on ne peut s’endetter que si un prêteur accepte de faire crédit.
Faire crédit suppose, en principe toujours, de disposer des liquidités nécessaires pour le faire et d’avoir apprécié les risques de l’opération. De principe enfin, le prêt n’est pas sans intérêt et rapporte donc, dans les cas normaux, des revenus au prêteur.
Belle théorie que tout ceci en regard des opérations auxquelles se livrent à la fois les banque centrales et surtout les banques commerciales depuis des décennies.
Il y a belle lurette que les banques centrales émettent de l’argent pour matérialiser leurs prêts. Quand aux banques commerciales, la création de liquidités leur est en principe prohibée. Un monopole d’État, ou du prêteur en dernier ressort réservé aux banques centrales.
Sauf qu’en réalité, ce monopole est un mensonge. En effet, en vertu des ratios de Bâle, les banques commerciales peuvent prêter des multiples de ce que représentent leurs fonds-propres. Par de simples écritures et non en puisant physiquement dans leurs coffres.
Ce faisant elles créent donc de la monnaie, certes scripturale (non directement matérialisée en billets de banques), mais de la monnaie quand même. Cette création de monnaie par l’intermédiaire des instituts financiers privés les a entre autres conduits à prêter n’importe comment…. non pas aux banques centrales (quoique …) mais surtout aux États.
C’est ainsi que par le jeu circulaire de la barbichette mutuellement tenue, États et banquiers poursuivent le même combat: faire croire que les sommes en circulation représentent de la véritable valeur. Or ce combat est vain: la création ex nihilo de richesse au moyen de la planche à billets ou de ses dérivés est un leurre.
Dans cette optique, la responsabilité des banquiers est égale à celle des politiques: les uns et les autres savaient parfaitement qu’ils créaient du vent. Ils l’ont fait cependant pour plaire à l’électeur de base et pour s’enrichir eux-mêmes. On ne résoudra donc pas la crise de la dette (quelle dette, puisque créée à partir de non-valeur?) qu’en remettant fondamentalement en cause le système monétaire au niveau de la création de monnaie.
Un retour au véritable monopole étatique strict dans ce domaine est une première mesure qui s’impose. Quant aux banques, il faut définitivement leur interdire de prêter un sou de plus que ceux qu’elles ont en caisse. Sauf à démontrer à chaque fois, preuve concrète à l’appui, que la transaction qu’elles s’apprêtent à effectuer relève de la véritable économie et non du simple ou complexe casino financier.