Magazine Beaux Arts
giboulées de mars et printemps le manipulateur a perdu sa marionnette
Publié le 23 mars 2008 par Moi1001
Mars et ses giboulées arrivé, mon regard sur l'avenir reste sombre ; le printemps intérieur tarde à venir, je me sens comme un
manipulateur sans marionnette, pas à ma place. Peut-être, notre isolement, notre façon de travailler dans la proximité (mais loin des réseaux) y est-elle pour beaucoup. Je n'arrive pas à me dire
que nous passerons le temps, l'année, sans cicatrice... Ma première difficulté, continuer d'avancer, je la retrouve chaque jour renouvelée alors que mes forces, je le sens, réduisent. Alors
que j'écris, que nous travaillons à notre nouveau projet de création, nos deux projets de création, (Des)humanité(s) et Monstres, que nous
continuons d'animer de nombreux ateliers, que nous gérons la structuration de La Compagnie Les Mille et une Vies, la fatigue s'installe. Ma volonté qui s'érode et mon
avancée dans l'âge n'arrangent rien ! On aimerait, avançant, que le chemin parcouru ne soit pas sans cesse remis en question et qu'il se stabilise plutôt. Cela serait peut-être le cas si
j'avais choisi les chemins habituels de la culture mais (malheureusement) les territoires que nous avons décidés d'occuper demeurent à la limite du monde visible pour ceux qui financent l'art et le
geste artistique. Si, hier encore, nous arrivions à trouver dans la proximité des interlocuteurs attentifs, il semble que le temps, lentement les dépossède du pouvoir de construire leur
environnement culturel... Et si à terme ces interlocuteurs de proximité disparaissent, ceux la même qui sont nos premiers partenaires, du quartier éloigné au rural, alors, je le sais, nous devrons
disparaître ou revenir aux traditionnelles (auto)routes de la culture. De question en question, les jours passent, je ne vois pas les réponses. Je devrais arrêter le questionnement mais ce n'est
pas simple. Continuer tout simplement. Continuer, hier je le faisais, sans que le lendemain, empêche le présent. Mais aujourd'hui, engagés comme nous le sommes sur ces chemins de traverses, il est
difficile de ne pas être soucieux...